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dimanche 30 juin 2024

Chine : les noms des villages Ouïghours effacés et remplacés par les autorités

Human Rights Watch révèle dans un rapport, paru ce mardi, que des noms des villages ouïghours au Xinjiang ont été remplacés par des termes alignés sur l’idéologie du Parti communiste chinois. En parallèle, des organisations de défense des droits humains ont déploré le manque de suivi du Haut-Commissaire de l’ONU concernant les atrocités contre les Ouïghours. Focus

Un rapport publié ce mardi par Human Rights Watch, en collaboration avec Uyghur Hjelp, révèle que les autorités chinoises de la région du Xinjiang ont changé les noms d’environ 630 villages ouïghours ayant une signification religieuse ou culturelle pour des nouveaux noms qui « reflètent la propagande » du Parti communiste chinois.

Dans le même temps, quatre organisations de défense des droits humains ont dénoncé hier, dans un communiqué, l’absence de suivi public du Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme – Volker Türk – concernant les violations des droits de la minorité Ouïghoure.

3652 noms de villages modifiés depuis 2009

Sur environ 23.291 noms de villages du Xinjiang, répertoriés sur le site du Bureau national des statistiques de Chine entre 2009 et 2023, 3652 noms ont été volontairement modifiés par les autorités. Selon Rayhan Asat, avocat ouïghour des droits de l’homme, l’objectif est « d’éradiquer entièrement la culture et le peuple ouïghours ».

Des termes religieux et culturels comme « orda » (palais) ou « mazar » (sanctuaire) ont été remplacés par des mots tels que « bonheur », « unité » et « harmonie », souvent utilisés dans les documents politiques du Parti communiste.

Depuis 2017, le gouvernement chinois a étendu et légalisé, dans le Xinjiang, les détentions massives, la torture, la surveillance de masse, les séparations familiales, le travail forcé et l’endoctrinement politique. Le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme a indiqué en 2022 que ces abus « peuvent constituer des crimes contre l’humanité ».

L’absence de suivi du Haut-Commissaire de l’ONU

Plusieurs organisations de défense des droits de l’homme ont exhorté jeudi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, à agir, deux ans après la publication d’un rapport des Nations unies détaillant de nombreuses violations dans le Xinjiang :

« L’absence persistante de suivi public de la part du Haut-Commissaire à propos des atrocités documentées par son propre bureau risque de miner la confiance que lui accordent victimes et survivants »

Human Rights Watch, Amnesty International, l’International Service for Human Rights et le Congrès mondial ouïghour ont appelé Volker Türk à fournir une mise à jour publique sur les mesures prises par son bureau pour remédier à la situation des droits de l’homme au Xinjiang.

Les promesses non tenues de Volker Türk

Les organisations de défense des droits humains rappellent que le Haut-Commissaire de l’ONU s’était déclaré « très déterminé » à intervenir auprès des autorités chinoises sur les questions de droits de l’homme au Xinjiang. Elles affirment, cependant, n’avoir jamais vu de « modalités pour son intervention auprès du gouvernement ni de mise à jour substantielle sur la situation au Xinjiang » :

« Près de deux ans après, il est impératif que lui-même (Volker Türk) et son bureau fournissent des détails sur leurs efforts pour prévenir les crimes contre l’humanité et autres violations des droits, et en rechercher les responsabilités »

Un oubli malencontreux d’autant que, d’après ces quatre organisations, Pékin continue d’emprisonner arbitrairement des centaines de milliers de Ouïghours dans le cadre de sa répression.

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