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Pour un messianisme anticapitaliste

Le Rabbin Gabriel Hagaï aborde, dans cette tribune que nous publions avec son aimable autorisation, la question de l’emprise dévastatrice du capitalisme, du culte de l’argent, de l’égoïsme individualiste et de la marche folle d’un système qui mène l’humanité vers un chaos généralisée. Une chute funeste dont il faut, selon lui, inverser le cours par la diffusion active et la pratique de valeurs de bien et de justice, expression social et politique d’un messianisme religieux qu’il appelle de ses vœux.

« Tant que continuera l’exploitation et l’asservissement des masses par un système économico-financier planétaire (et inhumain), où une personne n’a de valeur que par rapport à son rendement, alors l’effondrement de notre civilisation est inéluctable. Nous risquons de repartir pour un millénaire de chaos moyenâgeux.

Nos institutions politiques participent à cette décadence, de par leur lente abdication des projets sociétaux (dont la protection sociale, la solidarité citoyenne et l’éducation) due à leur allégeance à ce système susnommé. C’est dire que cela ne risque pas de s’arranger à ce niveau-là, sauf miracle. Mais je ne désespère jamais.

Du coup, toutes les belles valeurs qui font qu’une société mérite le nom de civilisation sont en train de disparaître, car sciemment dévalorisées (dans le désordre) : l’entraide, la charité, le partage, la politesse, le sens des responsabilités, la fraternité, l’intégrité, la patience, l’endurance, l’érudition, la culture, la sagesse et l’humilité.

Lentement, est rognée la protection des faibles (enfants, vieillards, femmes, handicapés, malades, pauvres, etc.), sacrifiée à l’autel du profit spéculatif court-termiste.

Du pain et des jeux !

Dans le fumier de ce système moderniste néomalthusien – arrosés par un goutte-à-goutte de peur –, sont désormais cultivés (dans le désordre) l’individualisme, l’immédiateté, l’irresponsabilité, l’injustice, la corruption, le non-effort, la superficialité et le matérialisme. « Panem et circenses (du pain et des jeux) » est élevé en idéologie globale.

Tout cela afin de mieux asservir l’humanité au joug de ce système capitaliste boursier néo-libéral. Les ressources planétaires sont allègrement gaspillées, les biotopes jovialement empoisonnés, les espèces gaiement exterminées et la nature joyeusement détruite, dans une course aveugle vers l’autodestruction.

Brisons l’idole de la finance ! Chassons les politiciens démagogues et les pantins technocrates ! Il est temps de passer au paradigme supérieur, de vivre enfin au niveau digne de notre nature divine. Ne sommes-nous pas tous créés « à [Son] image, selon [Sa] ressemblance » (Deut. I:26) ?

Les guerres et les famines deviennent même des sources de profit ! L’ère messianique semble encore bien loin !

Pourtant, quelle est la force de ce système ? Comment arrive-t-il à soumettre les états souverains du monde entier ? Ne possède-t-il pas aucune armée ? Non, mieux encore, il possède le pouvoir de corrompre toute personne en position de gouvernance, en lui accordant ce que tout le monde désire : l’argent.

En octroyant à la monnaie une position dominante dans l’échelle des valeurs humaines – en faisant de l’argent l’idole absolue –, nous avons fini par créer un système monstrueux qui nous échappe désormais, telle la Créature de Frankenstein, dont nous nous retrouvons les adorateurs forcés.

Cependant, tôt ou tard, le réveil des masses se fera – je crois que la révolution globale est inévitable ! Car l’humanité évolue et s’améliore à chaque génération, inéluctablement – même si cela s’effectue parfois en dents de scie. La solution ne peut venir que d’un éveil populaire. C’est l’auto-organisation au niveau local qui sauvera notre société, en replaçant l’être humain au centre.

L’idole capitaliste

Brisons l’idole de la finance ! Chassons les politiciens démagogues et les pantins technocrates ! Il est temps de passer au paradigme supérieur, de vivre enfin au niveau digne de notre nature divine. Ne sommes-nous pas tous créés « à [Son] image, selon [Sa] ressemblance » (Deut. I:26) ?

L’auto-transformation de la société civile, se réappropriant la responsabilité de ses choix laissée auparavant aux pouvoirs politiques, participera de la reconquête du local (à l’image de la permaculture) sur la globalisation toxique, destructrice et réductrice. Toutes les personnes de bonne volonté doivent se sentir concernées et responsables.

Gabriel Hagaï.

Lorsque la masse critique de ceux qui s’engagent sera atteinte, le paradigme dominant changera. Tel un « effet Gulliver » alternatif, où les petits, du fait de leur nombre, font chuter les géants – où le système hégémonique politico-financier planétaire choit grâce à la multiplication de micro-initiatives locales autonomes.

Il y a suffisamment de richesses (et les moyens de les partager) dans ce village global qu’est devenu la Terre, afin que tous sans exception aient accès à l’eau, à la nourriture, au logement, à l’éducation, à la santé et à la sécurité – dans le respect de la nature et de l’environnement. Il suffit d’un peu plus de justice et de fraternité.

La gentillesse et la compassion deviendront alors nos secondes natures. Ce monde meilleur, cette société apaisée et libérée – correspondant au paradigme messianique, au paradis ici-bas annoncé dans nos Saintes Écritures –, nous a été promis par les Prophètes. Espérons qu’il arrive vite (et sans heurts) ! »

Gabriel Hagaï

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