Tel Aviv vient d’acter un investissement de 11 millions de dollars pour développer les colonies israéliennes sur les territoires occupés du Golan syrien. Explications.
Le gouvernement israélien a validé un projet visant à injecter plus de 11 millions de dollars dans le plateau du Golan occupé, dans le but de doubler la population des colons installés sur place. Ce programme s’inscrit dans le cadre de l’élargissement des activités d’Israël dans la région, notamment par l’intrusion dans la zone démilitarisée et la prise de contrôle du mont Hermon, un point stratégique dominant Damas.
L’extension de la colonisation
La décision de renforcer la présence israélienne sur le plateau du Golan a été adoptée « compte tenu du conflit et des nouveaux défis auxquels Israël fait face en Syrie », a précisé le 15 décembre le bureau du Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu. « Consolider le Golan, c’est consolider Israël, et cela revêt une importance particulière en cette période. Nous continuons à le défendre, à le développer et à y établir davantage de communautés », souligne le communiqué.
Israël occupe le plateau du Golan, situé dans la province syrienne de Qouneitra, depuis la guerre des Six Jours en 1967, et a unilatéralement annexé ce territoire syrien en 1981. Depuis les années 1970 et jusqu’au début de décembre 2024, les forces israéliennes présentes sur le plateau du Golan étaient séparées des forces syriennes par une zone tampon, en vertu de l’accord de désengagement signé en 1974 entre Israël et la Syrie, qui avait mis fin au conflit de 1973.
Infraction au droit international
Après l’effondrement du régime de Bachar el-Assad à Damas au début du mois, Israël a déployé ses troupes dans la zone tampon et au-delà, une initiative que le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a justifiée par la nécessité de créer une nouvelle « zone de sécurité neutre ».
Malgré les critiques acerbes de l’ONU et des pays arabes voisins de la Syrie, Israël continue d’occuper ces territoires en dépit du droit international et mène des frappes aériennes sur diverses zones du pays, affirmant cibler des « armes stratégiques lourdes » de l’ancien régime.
La prétention israélienne sur cette région n’est reconnue par aucun autre pays, à l’exception des États-Unis, et constitue une violation flagrante du droit international. Environ 20 000 colons israéliens occupent le plateau du Golan, qui est également le foyer d’un nombre similaire de Druzes syriens. Les quelque 30 colonies juives établies dans cette zone sont unanimement considérées comme illégales au regard du droit international.
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