Tirés de l’ouvrage de Sulami traduit sous le titre de « Quarante hadiths sur le soufisme » (Albouraq) par Abd al-Wadoud Gouraud, voici 13 enseignements spirituels du Prophète (PBDSL). Des sagesses qui se déclinent sous la forme d’un mode de vie quotidien traduisant le lien inextricable entre vérité, valeur et savoir-être.
Hadiths spirituels du Prophète :
-Sache que Dieu aime que l’on scrute en profondeur les choses lorsque des situations ambiguës se présentent, et que l’on exerce parfaitement son intelligence lorsque les penchants de l’ego se manifestent. Il aime que l’on fasse preuve de largesse, fût-ce avec quelques dattes, et Il aime que l’on fasse preuve de bravoure, fût-ce en tuant un serpent.
La foi ne consiste pas en vœux pieux ou en artifices. La foi s’enracine dans le cœur, et s’atteste par les actes. Il y a deux sortes de science: une science purement verbale, et une science avec le cœur. C’est la science du cœur qui est la science utile. Quant à celle exprimée par la langue, c’est une preuve que Dieu retourne contre le fils d’Adam.
-Si tu veux te joindre à moi (parole adressée à Aïcha, l’épouse du Prophète, ndlr), alors suffis-toi, comme part de ce monde, d’une quantité équivalente à la provision faite par le cavalier, et ne te mêle surtout pas aux gens riches !
Le détachement du monde
-Fils d’Adam! Tu as tout ce qui te suffit mais tu cherches ce qui t’opprime. Fils d’Adam! Tu ne tires pas profit du peu, et tu ne te rassasies pas avec beaucoup. Si tu te trouves au matin le corps en bonne santé, tes déplacements en sécurité, disposant de ta part de nourriture quotidienne, qu’alors périsse ce bas monde!
-Al-Hârith fils de Mâlik passa à côté du messager de Dieu. Comment vas-tu ce matin, ô Hâritha ? lui demanda le Prophète. « Je me suis réveillé véritablement croyant ! », répondit Hâritha. Le Prophète lui dit alors : Réfléchis bien à ce que tu dis. À chaque vérité correspond une réalité essentielle: quelle est donc la réalité profonde de ta foi ? «Mon âme s’est détachée de ce bas monde, assura Hâritha, c’est comme si je voyais le trône de mon Seigneur émerger, comme si je voyais les habitants du Paradis se rendant visite les uns les autres, comme si j’entendais la complainte des habitants de l’Enfer! » Maintenant tu sais, ô Hâritha ! Alors persévère dans cette voie! dit le Prophète. Il répéta cela trois fois.
-Celui qui se voue entièrement à Dieu, Dieu l’épargne de tout fardeau, et lui accorde sa subsistance par des voies inattendues. Quant à celui qui se voue entièrement à ce bas monde, Dieu le confie à ce dernier.
La main supérieure
-Celui qui est doué des quatre qualités suivantes a reçu tout le bien de ce monde et de l’Autre: un cœur reconnaissant, une langue qui invoque, une âme patiente face à l’épreuve, et la confiance en ce que Dieu a garanti
Cacher ses propres malheurs fait partie, en vérité, des trésors de la bonté.
-La main supérieure est meilleure que la main inférieure. La main supérieure, c’est celle qui s’abstient, la main inférieure, c’est celle qui quémande.
-Le Jour de la Résurrection, Dieu rendra la vie à un groupe de gens vêtus de vert et dotés d’ailes vertes qui descendront arrivant jusqu’aux murs du Paradis. «Qui êtes-vous? leur demanderont alors les gardiens du Paradis. Vous n’avez pas assisté à la reddition des comptes? Vous n’avez pas assisté à la comparution devant Dieu ?» Et eux de répondre: «Non, nous autres, nous avons servi Dieu en secret, aussi Dieu a-t-Il aimé nous faire entrer au Paradis en secret !»
Ô Abû Hurayra, sois scrupuleux, et tu seras le plus dévoué de tous ! Sois satisfait, et tu seras le plus reconnaissant de tous ! Aime pour les autres ce que tu aimes pour toi-même, et tu seras croyant ! Sois de bonne compagnie avec tes voisins, et tu seras musulman ! Et ris peu, car rire beaucoup conduit à la mort du cœur.
La faim et l’apaisement
-Mon Seigneur m’a proposé de transformer pour moi la vallée de La Mecque en or, mais j’ai décliné Son offre en disant : «Ce que je Te demande plutôt, mon Seigneur, c’est d’apaiser ma faim un jour et d’être affamé un autre; ainsi pourrais-je T’implorer lorsque j’ai faim, et Te louer et T’invoquer lorsque j’ai apaisé ma faim.»
-«Ô messager de Dieu, nous mangeons, mais nous n’apaisons pas notre faim ! » se plaignit un jour un homme au Prophète. Celui-ci répondit alors: Peut-être est-ce parce que vous mangez séparément. Réunissez-vous autour du repas! Et prononcez le Nom de Dieu, Il bénira votre repas.
As-Sulami
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