Une vente aux enchères de la bibliothèque parisienne de l’ancien président sénégalais et académicien Léopold Sédar Senghor était prévue ce mardi à Caen. A la dernière minute, l’enchère a été suspendue sur décision de l’état sénégalais qui envisage d’acquérir la collection. Explications.
Une vente aux enchères de 400 livres ayant appartenu au poète et ancien président du Sénégal, Léopold Sédar Senghor, était prévue ce mardi à Caen. Des appels, notamment sur les réseaux sociaux, ont été lancés pour demander au Sénégal d’intervenir et faire annuler cette vente.
C’est désormais chose faite. D’après Jean Rivola, commissaire-priseur à l’hôtel des ventes de Caen, l’État sénégalais s’est engagé aujourd’hui dans des négociations avec l’hôtel des ventes et l’héritier pour acheter l’ensemble de la bibliothèque.
Les nouvelles autorités du Sénégal se saisissent de l’affaire
Les craintes concernant la dispersion d’un trésor littéraire sénégalais ont été temporairement apaisées. Le directeur du Patrimoine culturel sénégalais Oumar Badiane a confirmé que les nouvelles autorités sénégalaises « s’étaient saisies de l’affaire ». La vente prévue de 400 ouvrages du poète Léopold Senghor est donc suspendue.
L’ultime héritière de Léopold Sédar Senghor souhaitait pourtant procéder à cette vente pour s’acquitter de droits de succession. En octobre dernier, elle avait déjà décidé de vendre des bijoux dont le collier de l’Ordre du Nil.
Une vente suspendue in extremis sur ordre de l’ancien président sénégalais Macky Sall. Pour une somme de 244.000 euros, le Sénégal avait racheté l’ensemble « pour préserver le patrimoine » national.
15 jours pour trouver un accord
Selon Gérard Bosio, fidèle collaborateur et gardien de la mémoire du président poète Senghor, les livres mis aux enchères « compte beaucoup d’ouvrages rares, reliés par les soins du président et dédicacés par leurs auteurs ».
Parmi ces ouvrages, on peut citer les essais sur la négritude, notamment le Discours sur le colonialisme de son camarade Aimé Césaire, des livres d’écrivains africains ou haïtiens où encore des recueils de poésie française. Des négociations sont donc en cours avec le Sénégal pour préserver cette collection.
« D’ici à une quinzaine de jours, s’il n’y a pas d’aboutissement avec l’État du Sénégal dans les discussions, la collection sera remise aux enchères » prévient Jean Rivola. Pour Gérard Bosio, cette bibliothèque serait plus à son aise au Musée Senghor dans le cadre du Musée des civilisations noires à Dakar.
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