La Muslim Street à Xian City.
Pékin poursuit intensément sa politique de sinisation du pays et de dés-islamisation de tous symboles musulmans. Après la fermeture des mosquées, l’arrestation et l’internement en camps de rééducation des Ouïghours, la fermeture de toutes les enseignes halals appartenant aux Hui a été prononcée.
Les Huis, cette composante musulmane chinoise, n’a pas été épargnée par la vague de répression anti-islamique en Chine. La politique de redressement national mise en place par « le Parti communiste » converti à l’économie de marché vise actuellement toutes les croyances considérées comme non chinoises (christianisme, bouddhisme, islam, etc).
Mais l’intensification marquant la répression de l’islam s’est nettement distingué ces derniers mois.
L’internement massif de populations ouïghours, peuples turcophones musulmans, dans des camps de rééducation a été révélé tout comme la fermeture de mosquées, l’arrestation d’imams, l’interdiction de pratiquer le ramadan ou de revêtir une quelconque visibilité musulmane.
L’hostilité du régime chinois à l’égard des religions, lui faisant craindre de voir sa tutelle idéologique voler en éclats, semble ne pas avoir de limites.
La suppression des caractères arabes
En avril dernier, des chaînes de restaurants halal se sont vus intimer l’obligation de retirer les pancartes en langue arabe indiquant le caractère halal de l’alimentation servie, d’après une information du site Bitter Winter, un magazine consacré à la liberté religieuse en Chine.
« Tous les magasins appartenant aux Hui de la ville de Jianchangying, sous la juridiction de la ville de Tangshan dans la province du Hebei au nord de la Chine, ont reçu l’ordre de retirer tous les symboles en langue arabe. Si quelqu’un refusait d’exécuter les ordres, les autorités le menaçaient de fermer son magasin. Du jour au lendemain, tous les symboles halals ont été retirés des 45 magasins hui de la rue », indique le site d’information.
Actuellement, la Chine se consacre pleinement à la poursuite de sa campagne de “sinisation” de la religion. Toute enseigne portant des symboles islamiques doit être enlevée. Sous la direction du Parti communiste, tout le monde doit croire au Parti communiste, et non pas aux religions. Sinon, la domination du Parti communiste sera ébranlée, ce qui serait inacceptable.
Les enseignes des magasins appartenant aux Hui dans les villes de Jilin et de Changchun, surnommé Halal Food Street, « ainsi que dans d’autres zones de la province de Jilin », dans le nord-est de la Chine, ont été aussi retirés, avec des conséquences économiques catastrophiques pour les propriétaires.
A lire aussi : La Chine dévoile son projet de « sinisation » de l’islam
« Après le retrait de l’enseigne, nos profits ont été divisés par deux », confie l’un des gérants de magasin. « Tous les magasins que nous ouvrons, nous, les Hui, doivent avoir un “dua” (invocation divine, ndlr) sur l’enseigne. Sans un “dua”, même si le mot “halal” figure sur l’enseigne d’un magasin, personne n’osera y entrer », ajoute-t-il.
Des concours de danse carré antireligieux
Cette campagne d’envergure nationale s’inscrit dans le cadre d’une guerre idéologique et économique frappant les entrepreneurs chinois de confession musulmane. Cité par Bitter Winter, un responsable local a exprimé clairement les raisons de cette politique.
« Actuellement, la Chine se consacre pleinement à la poursuite de sa campagne de “sinisation” de la religion. Toute enseigne portant des symboles islamiques doit être enlevée. Sous la direction du Parti communiste, tout le monde doit croire au Parti communiste, et non pas aux religions. Sinon, la domination du Parti communiste sera ébranlée, ce qui serait inacceptable. »
Il s’agit d’une politique visant ce que le régime appelle les xie jiao ou « enseignements hétérodoxes ». Dans la province de Zhejiang, à l’est de la Chine, des concours de danse carrée (une danse très populaire) anti-xie jiao avec récompense pécuniaire auraient même été organisés pour toucher la jeunesse chinoise, friante de ces danses.
A lire également :