Libération a consacré un dossier sur le sentiment des électeurs de gauche et ce qu’ils envisagent de faire aux prochaines élections. Désenchantement et revanche électorale annoncent la « fin du Front républicain ». Focus.
L’expression évoque une rage de dents. Employée depuis quelques décennies pour qualifier l’union sacrée des seconds tours de la présidentielle contre le Front national (actuel rassemblement national), l’expression de Front républicain pourrait avoir connu ses derniers jours à la dernière élection présidentielle. Un dossier publié par la rédaction de Libération dans lequel des électeurs de gauche ont pris la parole, annonce une future douche froide électorale pour Emmanuel Macron.
« Ces derniers mois, de nombreux électeurs de gauche, ceux qui ont voté pour Jacques Chirac puis Emmanuel Macron pour faire barrage à l’extrême droite, déclarent qu’on ne les y reprendra plus : si le deuxième tour de la présidentielle de mai 2022 est semblable à celui de mai 2017, ils resteront cette fois à la maison, et que le fascisme passe s’il en a envie », écrit Dov Alfon dans un éditorial titré « Le fascisme passera ».
Un son de cloche confirmé par un récent sondage Harris interactive indiquant qu’un électeur sur trois de gauche déclare qu’il s’abstiendra, votera nul, ou blanc, selon une information de nos confrères de RTL. « J’ai déjà fait barrage, cette fois c’est fini », déclarent-ils.
De quoi susciter l’agacement dans les rangs du parti de Macron qui tente d’atténuer la gravité.
« Nous devons montrer plus clairement que nous n’avons pas perdu notre flotteur gauche et nous avons de quoi le prouver, affirme le ministre chargé des Affaires européennes Clément Beaune. « Nous sommes le pays d’Europe qui a accueilli le plus de réfugiés sauvés en mer depuis trois ans. Ce n’est pas du laxisme, c’est notre honneur et je l’assume. De même, le Président a été très clair sur la nécessité de faire plus contre les discriminations ou d’être intraitable avec les cas de violence policière », poursuit-il dans les mêmes colonnes.
Une attitude que Libération va jusqu’à qualifier de « déni de réalité ».
RTL voit là la confirmation d’une tendance déjà présente en 2017. Au second tour de la présidentielle, 1 électeur sur 4 n’avait pas fait le déplacement aux urnes, du jamais vu. 4 millions d’électeurs avaient glissé un bulletin nul ou blanc. La tendance pour 2022 risque d’être plus importante.
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