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Macron/ Le Pen : le grand dilemme

Comme en 2017, Emmanuel Macron et Marine Le Pen se sont qualifiés pour le second tour, Mélenchon ayant perdu d’un fil sa qualification. Un scénario catastrophe pour beaucoup d’électeurs de confession musulmane, synonyme de désenchantement. L’analyse de la rédaction.

Une soirée difficile. L’annonce des résultats du premier tour de l’élection présidentielle qui a vu le scénario de 2017 se rejouer, a plongé de nombreux électeurs de confession musulmane dans la tourmente, après la qualification d’Emmanuel Macron et Marine Le Pen.

Supporters de Mélenchon pour la majorité d’entre eux, seul candidat pour eux à dénoncer l’islamophobie et la fuite en avant libérale, la défaite à un cheveu de leur champion a plongé ces électeurs dans un désenchantement manifeste. Une défaite que les soutiens de Mélenchon ont attribué à l’abstention dans leurs rangs, aux indécis, à ceux qui ont fait la fine bouche du moindre mal et aux scores microscopiques des autres candidats de gauche qui auront raflé la différence de voix.

Mais au lendemain de cette gueule de bois électoral, que feront les électeurs de confession musulmane au second tour ?

La désillusion Macron

Contrairement à 2017, le choix des électeurs s’est en la matière rétréci à peau de chagrin. Le quinquennat d’Emmanuel Macron ne leur a guère laissé le moindre espoir d’une politique socialement et nationalement inclusive. Champion du libéralisme atlantiste, Macron est celui qui a supprimé l’impôt sur la fortune même s’il a également modifié le régime de la taxe d’habitation permettant à de nombreux Français de condition sociale modeste de ne plus la payer.

Fermeture de lits d’hôpitaux, effondrement de l’enseignement public, gestion sanitaire du Covid jugée liberticide, scandale du McKinsey Gate, liens proches avec le cabinet Pfizer, les griefs contre le président de la République en Marche se sont multipliés.

Sur le dossier islam, le président de la République et son ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin se sont illustrés par une politique musclée de fermeture de plusieurs dizaines de lieux de culte, d’associations de droits de l’Homme comme le CCIF ou de maison d’édition comme Nawa.

Une politique renforcée par le vote d’une loi dite contre le séparatisme, notion floue et à usage exclusif dénoncée par l’électorat musulman.

Le spectre de Marine

En face, Marine Le Pen n’offre aucune alternative électorale envisageable pour les Français de confession musulmane. Fille de Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national dont elle a hérité avant un parricide politique qui en a fait le Rassemblement national, Marine Le Pen a converti l’anti-immigrationnisme de son père, qu’elle n’a pas abandonné pour autant, en anti-islamisme.

La verbalisation du port du voile, la fermeture de mosquées extrémistes, terme tout aussi floue dans lequel sont rangés les propos déviants tout comme les positions ultraconservatrices, ne permettent pas d’envisager un quelconque vote musulman en sa faveur.

L’abstention, encore…

Reste l’abstention et le vote blanc non comptabilisé. Beaucoup s’y résoudront semble-t-il. L’abstention devrait être plus importante au second tour dans l’électorat de confession musulmane qu’elle ne l’a été au premier tour galvanisé par une mobilisation tardive mais réelle en faveur de Mélenchon.

Le reste sera affaire de comptable. Le report des voix des petits candidats (Jadot, Pécresse, Roussel, Hidalgo) en faveur de Macron, s’il est effectif représenterait environ 13 % de voix supplémentaires. Celui de Zemmour et de Dupont-Aignan apporterait 10 % à Marine Le Pen. Reste à définir l’importance de l’abstention et à qui cette dernière profiterait-elle.

Une frange non négligeable devrait néanmoins voter Macron pour éviter le pire. Une équation sur laquelle s’appuie le candidat Macron. Pour les autres, c’est vers les législatives que les regards se tournent pour un match retour qu’ils espèrent gagnant cette fois-ci.

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