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Eli’el Sulaymân Camil : « Sans le savoir, j’étais déjà musulman »

Eli'el Sulaymân Camil : « Sans le savoir, j’étais déjà musulman » Mizane.info

Mizane.info publie une série de témoignages sur la conversion à l’islam. Comment devient-on musulman ? Pourquoi embrasse-t-on la dernière religion révélée de Dieu ? Quelques éléments de réponse à lire sur Mizane.info. Aujourd’hui, la parole est à Eli’el Sulaymân Camil qui, au terme d’un parcours spirituel particulièrement riche, nous raconte sa rencontre avec l’islam. 

Avant de me convertir à l’islam, beaucoup de questionnements m’ont poussé à me tourner vers la spiritualité, et ce de manière très forte. Et déjà pour cela, un autre témoignage devrait être dit. Mais je m’abstiendrais de le faire.

Provenant d’une famille catholique (non pratiquante), j’avais accès beaucoup plus facilement à l’enseignement biblique. Mais, cette religion avait ces limites, ou du moins des contours qui ne m’appelaient pas.

Ce qui m’appelait était cette forme d’initiation, ou plus particulièrement cette discipline constante qui remplit la vie. Ce que je voulais, ce n’était pas seulement prier, mais me donner à Dieu totalement. Pour dire vrai, même le monachisme m’a effleuré, mais ce n’était pas concevable pour moi d’adorer Dieu en me retirant du monde, car Dieu nous a fait dans le monde.

Ce que je souhaitais donc, c’était apprendre à vivre pleinement une spiritualité tout en étant un homme du monde, comme le furent les prophètes et les sages.

J’ai étudié le sanskrit (que j’ai oublié depuis lors), pour mieux comprendre l’hindouisme. L’hindouisme avait cette métaphysique non-duel qui me parlait fortement intérieurement. Bien que certains « monothéistes » ne comprenaient pas mon intérêt pour cette religion, à mes yeux je la voyais déjà comme un autre monothéisme. En tout cas, j’avais saisi son essence. Mais, je n’ai pu aller plus loin, car il est très difficile de trouver des hindous, dans une sincère dévotion, à Bruxelles. Mais quoiqu’il en soit, même si l’hindouisme était attrayant, ma manière de prier Dieu, cette disposition intérieure particulière que j’avais ne correspondait pas à cette tradition. À dire vrai, je me sentais plus attiré par le judaïsme.

Seul l’islam était ouvert…

J’ai donc étudié le judaïsme, et tout m’intéressait. Des juifs, il y en a partout (ceci n’est pas de l’antisémitisme), et ils sont facilement accessibles. Mais Dieu me ferma les portes du judaïsme. Et tous les rabbins que je contactais ne voulaient pas me rencontrer, et ce de manière totalement surprenante et les autres habitaient très loin de moi. Au début, je pensais que c’était parce qu’ils sont assez fermés, mais j’ai surtout compris plus tard que Dieu me destinait ailleurs.

D’autant plus, qu’après ma conversion à l’islam, je me suis lié d’amitié avec énormément de rabbins que cela soit à Paris ou à Madagascar, passant par Jérusalem. Bref, à cette période de recherche, toutes les portes m’étaient fermées. Et seul l’islam était ouvert.

Pour dire vrai, l’islam je le connaissais déjà. Après toutes ses études religieuses des différentes traditions, il était naturel de connaître l’islam et le soufisme. J’étais même très proche de nombreux soufis et je développais avec eux des discussions sur le Tawhid (l’unicité divine), et sur la métaphysique. Sans le savoir, j’étais déjà musulman.

Je lisais Rumi, Ibn Arabi, Od-Din Attar, Al-Ghazali, etc. Je connaissais l’islam mieux que n’importe quelle religion, mais quelque chose bloquait… les préjugés. Au fond, me tourner sans cesse vers d’autres religions était une sorte de fuite de l’islam. « Tout sauf l’islam » me disais-je intérieurement. Malgré mon respect pour cette religion, franchir le pas c’était bien plus que la respecter.

Le soufisme m’apparaissait vraiment comme la Voie de la quintessence…

Alors, dépourvue de tradition, de pratique, j’étais vraiment dans une profonde tristesse. Et je priais tous les jours Dieu plusieurs fois par jour pour qu’Il me place dans une tradition qui me sied. Et, étonnamment, je me prosternais déjà depuis très longtemps. Mais petit à petit, le soufisme m’apparaissait vraiment comme la Voie de la quintessence. Elle exprimait tout ce que j’exprimais : l’amour sous forme de poésie et la connaissance sous forme de discours métaphysique. De plus, tout ce savoir sur l’être, et sur l’humain était immense.

J’étais presque surpris que le monde n’en tînt pas rigueur. Toutes les questions du monde trouvèrent des réponses dans les enseignements des maîtres soufis : de la psychologie jusqu’à la constitution de l’univers. Bien entendu, ces réponses se trouvent également dans les autres traditions, mais la manière dont elles sont apportées à l’homme correspondait à ma sensibilité.

De plus, certains rêves assez explicites m’apparurent. Dans un rêve, un homme habillé en tenu traditionnelle islamique de couleur brune, avec un couvre-chef vert s’installait à côté de moi sur un banc. Il s’approchait de plus en plus, jusqu’à me souffler quelques mots dans mes oreilles. Cette action dans mon rêve me réveilla d’une manière intense, et je rentrais en transe à peine réveillée.

Eli’el Sulaymân Camil.

Ou encore un rêve où un Cheikh (un cheikh dont ma tariqa dérive, mais à ce moment-là je ne savais pas qu’il était maître spirituel), il était assis en face d’une table basse avec plein de mets qui ne touchait pas, car il attendait une personne. Au tour de lui, assis sur des canapés tout un monde, mais personne n’était assis avec lui sur la table. Quand je rentrai dans la pièce, il demanda à tous les autres de sortir et de nous laisser seuls. Il m’invita à m’asseoir en face de lui. Il me donna un nom (dont je ne me souviens pas) et me donna tous ses mets sur la table. Et encore d’autres rêves et visions en état de veille.

J’avais besoin, non pas d’une preuve, mais d’une « poussée »

Mais, les préjugés à ce moment-là étaient encore présent. Alors, je décidais de faire une prière qui était dans mon cœur très sérieux et important.

J’implorais Dieu de me montrer que le Coran provient de Lui et que Muhammad était vraiment son Messager. Et que, s’Il me le montre, sans tarder j’embrasserais l’islam. J’avais besoin, non pas d’une preuve, mais d’une « poussée ». Il est important de savoir qu’à ce moment-là quand je pensais à l’islam, je voyais un noir complet en moi. Je fis, donc, la prière un soir, et le soir même, quelque temps après, en écoutant un dhikr sur youtube, j’eus une expérience mystique tellement puissante que je m’effondrai par terre.

En moi, des sensations venues d’un autre monde. Mon cœur avait ressenti en un coup un amour tellement immense, indescriptible ; et je pleurais tout en riant. Et soudainement le noir complet de l’islam devint une lumière éclatante dont il m’indiquait le terme d’une Voie (d’une Vie). J’ai compris à cet instant que je devais embrasser l’islam. C’était une évidence qui ne provenait pas seulement de la tête, mais aussi du cœur.

Pour essayer d’exprimer mon ressenti du cœur à ce moment-là, même pendant mon mariage avec la femme que j’aime le plus au monde je n’ai ressenti un tel amour. Même le jour où j’ai vu mon petit frère survivre d’une noyade je n’ai ressenti une telle joie. C’était une joie qui ne provenait pas de ce monde. Et un rire naquit en moi, un rire qui éclata toutes les barrières du monde. Dieu m’avait fait voir Son Amour en moi, et Son Amour est incommensurable, inimaginable, et agréa mon entrée en Islam. Et que Dieu maudisse les menteurs.

Même un aveugle aurait pu voir la différence !

L’islam est le plus beau cadeau de ma vie. Je serais prêt à changer tout, même père et mère, mais l’islam est une corde sûre pour moi qui me permettra d’atteindre la félicité. Et de ma vie, je n’ai jamais vu d’homme et de femme autant remplis de sagesse que dans l’islam. Elle est la religion de la paix universelle, n’en déplaise aux négateurs.

Le lendemain de cette expérience, je pris contact avec un ami et je lui demandai d’accepter d’entendre ma profession de foi. Le jour même de ma conversion, je rentrai dans une tariqa. Le mois suivant j’eus un appartement à louer, magnifique, pour peu cher, une nouvelle vie professionnelle très bien payée, et surtout, un apaisement au cœur. Même un aveugle aurait pu voir la différence entre ce que j’étais avant et après mon entrée en islam. Et depuis lors, les bénédictions ne cessent de venir et venir. Allah est bon avec Ses Serviteurs. Et que Dieu bénisse les véridiques.

Eli’el Sulaymân Camil

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