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La fantastique résilience de l’islam français

La fantastique résilience de l'islam français Mizane.info

Une enquête de l’Insee révèle que 58 % des musulmans de France prient et que 91 % se définissent comme musulmans. 26 % des musulmanes ont déclaré porté le voile. Des chiffres qui dépassent de loin les autres confessions, en dépit d’un contexte symbolique et social marqué en France par un rejet de l’islam. Explications.

C’est une enquête de l’Insee qui n’a pas fait grand bruit. Et pourtant, ses résultats sont plus qu’intéressants en particulier sur la sociologie de l’islam. Loin du sondage, conjoncturel et à portée échantionnelle plus faible, cette enquête portent sur 26 000 sondés.

On y apprend plusieurs choses et une section de l’enquête porte spécifiquement sur la religiosité des immigrés et des descendants d’immigrés en France de manière comparative entre les religions. A ce titre, elle conjugue les deux pans sociologiques de la communauté musulmane française.

91 % de transmission musulmane

Deux chiffres en particuliers doivent attirer notre attention. Celui de la transmission et de la pratique. 91 % des musulmans nés et élevés par des parents musulmans se déclarent eux-mêmes musulmans, nous dit l’Insee.

Ce chiffre est très important car il démontre et confirme que la très forte campagne politique de liquidation théologique de l’islam menée par différents acteurs décisionnaires qui se sont succédé au pouvoir en France depuis plus de trente ans s’est soldé par un échec complet.

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Une campagne anti-islam relayée, faut-il le rappeler, par certaines institutions et par la quasi totalité des grands médias d’opinions qui ont inévitablement travaillé en profondeur l’opinion publique française, ainsi que les usages symboliques, sans même évoquer les retombées sociales de cette campagne en terme de discrimination, d’autocensure, de frustrations et de souffrances personnelles vécu au quotidien. Ce qui a malheureusement fait de la France une exception européenne en matière de libertés religieuses. 

Les ressorts d’une résistance spirituelle

Pour autant et malgré cette violence spécifique du contexte politique français, la transmission de l’islam sur le plan de l’identité personnelle s’est accomplie de manière quasi complète. Ce résultat de 91 % est une performance à saluer. Ce chiffre dépasse même les 84 % de la transmission juive, ce qui n’est pas anodin lorsque l’on sait la force et l’importance de la transmission chez les juifs qui ont développé historiquement une conscience de la préservation et de la transmission religieuse et culturelle.

Au fond, cette enquête de l’Insee nous montre que les musulmans ont su trouver au fond d’eux-mêmes les ressources spirituelles, morales et psychologiques pour résister à cette redoutable campagne qui est loin d’être terminée mais qui pourrait, au contraire, redoubler de violence face à la complète banalisation de l’extrême-droite opérée par tous ces acteurs politiques et institutionnels français que nous évoquions.

58 % de musulmans pratiquent la prière

Cette force de la transmission s’est notamment manifestée dans la pratique religieuse. 58 % des musulmans immigrés et de descendance immigrée pratiquent la prière, ce qui est de très loin la plus importante statistique toutes religions confondue (40 % chez les juifs, 31 % chez les chrétiens non catholiques et seulement 15 % chez les catholiques).

La statistique mentionne la prière hebdomadaire ce qui fait référence en contexte musulman à la prière de la jumu’a (vendredi) mais cette prière collective à la mosquée est très généralement le fait des pratiquants de la prière, ce qui implique les cinq prières quotidiennes. Ne venir qu’à la prière du vendredi en délaissant complètement les 5 prières quotidiennes est un usage inexistant en contexte musulman, en particulier dans un pays majoritairement non musulman où ni la pression ni le mimétisme social ne peuvent être invoqués.

Dernier chiffre : le port du voile. 26 % des musulmanes auraient déclaré le porter. Là-encore, on n’imagine pas à quel point ce résultat est un camouflet royal pour tout les va-t-en guerre laïcistes qui ont traîner dans la boue ce vêtement et celles qui le portaient.

A lire sur le même sujet : La France doit changer sa position sur le voile

Le sondage de la Licra

Il y a deux ans, un sondage commandé par la Licra auprès des lycéens et sur leur relation à la laïcité démontrait déjà l’ampleur de l’échec de cette campagne de désislamisation massive de la jeunesse.

Dans ce sondage, 57 % des lycéens sondés considéraient que les parents d’élèves accompagnant les élèves aux sorties scolaires avaient le droit de porter des signes religieux. 52 % que les lycéens avaient même le droit de porter ces signes dans l’enceinte de l’établissement et 49 % pour les collégiens.

Les lycéens défendaient aussi pour 50 % d’entre eux le droit des fonctionnaires de porter des signes religieux. 37 % des sondés déclaraient également que la loi de 2004 interdisant le port du voile à l’école était discriminatoire à l’égard des musulmans. Un véritable camouflet donc que l’enquête de l’Insee a confirmé.

On peut gloser à volonté sur les causes et les ressorts de cette résistance (conservatisme des populations d’ascendance afro-maghrébines, dynamisme démographique, stratégie de préservation accentuée en contexte d’agression culturelle), on retiendra in fine la fantastique capacité de résilience de l’islam français a résisté aux attaques dont il a été, de manière ininterrompu, l’objet. Et cela, aucune statistique ne saurait l’expliquer.

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