Ce n’est pas le seul département concerné mais en Indre-et-Loire les musulmans peinent à enterrer dignement leurs morts. Un couple a dû attendre 17 jours pour ensevelir la dépouille de leur bébé. Zoom.
En Indre-et-Loire, l’inhumation des défunts musulmans devient un problème. Depuis le covid-19, son nombre a plus que triplé. A Tours, Joué-Lès-Tours, Saint-Cyr-sur-Loire, les carrés musulmans sont pris d’assaut. Ce qui alimente l’inquiétude des habitants qui s’en sont confiés à France 3.
« Là il nous reste la partie dédiée à l’année 2023 qui est déjà à moitié pleine, montre-t-il. Donc je ne suis pas sûr que d’ici la fin de l’année, il y ait encore de la place », explique Mohamed Abachri, président du comité départemental du culte musulman d’Indre-et-Loire à Joué-Lès-Tours
Supprimer la demande de dérogation
C’est en octobre 2022 que ce représentant du culte a été alerté du phénomène alors qu’un couple a dû attendre 17 jours pour enterre son bébé décédé.
« La famille s’est rendue à la mairie de tours pour demander un carré et la mairie leur a répondu qu’il n’y avait pas de place. Donc elle s’est tournée vers d’autres mairies notamment Joué-Lès-Tours qui a refusé en leur expliquant qu’ils gardaient les places pour leurs habitants. Saint-Pierre-des-Corps idem, Saint-Cyr-sur-Loire pareil« , précise le président du comité départemental du culte musulman d’Indre-et-Loire.
Décidée à agir, la communauté musulmane a lancé un questionnaire en ligne pour évaluer les besoins et demande la fin de la procédure de demande de dérogation en cas d’enterrement dans une commune voisine. La loi permet qu’un mort soit enterré uniquement dans les cimetières des communes où il vivait, celle où il est décédé et celle où se trouve le caveau familial.
Construire un nouveau cimetière
A Tours, la mairie a proposé une solution temporaire pour sortir de cette crise : signer une convention avec la ville de Saint-Pierre-des-Corps qui possède une centaine de place disponible.
« Les personnes de rite musulman ou autre qui appartiennent aux 22 communes de la métropole feront une demande de dérogation au maire de Saint-Pierre qui sera acceptée puisque ce sera un accord entre lui et la métropole« , confie Corinne Chailleux, vice-présidente à la Métropole de Tours chargée du groupe de travail « carré confessionnel ». Un palliatif avant la construction prochaine d’un cimetière métropolitain si le financement est bien voté.