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Ibn al ‘Arif : « la Vérité n’apparaît que lorsque l’ego disparaît »

Ibn al 'arif - ego

Théologien andalou du XIe siècle et maître soufi, Ibn al ‘Arif, est notamment l’auteur des Mahâsin al-majâlis traduit, par Jean-Louis Bour, sous le titre « Splendeurs des enseignements soufis » (Albouraq). Découvrez une des sagesses de l’ouvrage portant sur la gnose, ce cheminement spirituel et ésotérique menant à la Vérité absolue.

La connaissance de Dieu (al-ma’rifa bi-llâh) est mon but, et ma preuve est dans la vraie science. Le savant ordinaire me demande une argumentation, mais ceux qui ont la véritable connaissance me considéreront comme un guide. Le savant comme le gnostique sont attirés par mes enseignements.

Mais les dévots se soucient de faire de bonnes actions, les disciples sont attachés aux états spirituels, et les gnostiques se nourrissent d’aspirations à la sainteté. Ces préoccupations sans importance les conditionnent, alors que la Vérité, qui est Dieu Lui-même, est bien au-delà.

La Vérité n’apparaît que lorsque l’ego disparaît

Il n’a pas d’autre lien avec l’humanité qu’à travers la Providence, et il n’y a pas d’autre causalité que le Décret divin. La raison humaine est incapable de pénétrer Ses secrets. Que représente, en effet, la vie éphémère de l’homme au regard de l’éternité de Dieu ?!

Il ne reste alors à l’homme que l’aveuglement et la confusion : les bonnes actions sont accomplies dans l’espoir d’une récompense, les états spirituels sont recherchés parce qu’ils ont valeur de prodige, et les aspirations à la sainteté visent l’union à Dieu. Pourtant, la Vérité n’apparaît que lorsque l’ego disparaît.

Il n’y a que l’allusion ésotérique qui permette de se rapprocher de cette dimension transcendante, et de divulguer le message de Dieu adressé à Son serviteur.

Il est tout aussi absurde d’appliquer la science au cœur que de faire dépendre les mystères de l’Invisible de la causalité.

Ce qui est autre que la Vérité absolue n’est qu’un voile qui La cache. N’étaient les ténèbres du monde matériel, la lumière des mystères divins apparaîtrait. N’était la rébellion de l’ego, les voiles entre Dieu et l’homme se lèveraient.

N’étaient les attaches qui nous lient aux choses de ce monde, il est certain que les réalités spirituelles seraient révélées. N’était le lien de cause à effet, la Toute-Puissance divine se ferait jour.

Les voiles du corps et de la raison

Sans l’hypocrisie, la connaissance absolue serait pure et nette. Sans l’intérêt personnel, l’amour de Dieu s’enracinerait profondément. S’il ne restait aucune envie pour ce monde, le feu de l’amour ardent pour Dieu enflammerait l’esprit des hommes. Si le serviteur n’était pas, le Seigneur serait contemplé.

Si les voiles du corps et de la raison étaient arrachés, et si les entraves étaient défaites, en tranchant les attachements terrestres, alors les choses seraient telles que le poète les dit :

Le dévoilement tant attendu d’un secret bien gardé se manifeste à toi, une aube est en train de briser l’obscurité où tu étais.

Le voile qui recouvre le mystère, c’est ton propre cœur. Si tu avais gardé ton ego, Il ne Se serait pas révélé.

Mais si tu évacues ton propre cœur, Il y entrera et y dévoilera Sa sainte révélation.

Alors, protégé par cette révélation, un dialogue inépuisable va s’ensuivre,

Et ses vers et sa prose seront un délice pour nous deux.

Ibn Al ‘Arif

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