Un couple a été interpellé, vendredi 27 octobre, pour avoir dessiné 15 étoiles de David sur des murs parisiens. Le couple originaire de Moldavie a expliqué à la justice avoir tagué « sur la commande d’un tiers ». La procédure judiciaire à leur encontre est classé sans suite du fait de « leur expulsion du territoire ». Explications.
Depuis de la guerre menée par Israël, le 7 octobre, en Palestine, l’antisémitisme et l’islamophobie sont plus prononcés qu’à l’accoutumé sur le territoire français. C’est dans ce contexte géopolitique tendu, que des dizaines d’étoiles de David peintes à l’aide de pochoirs sont apparues, la semaine dernière, notamment dans plusieurs arrondissements de Paris ainsi qu’en Seine-Saint-Denis.
Selon une information judiciaire publiée mercredi, un couple de Moldaves a été interpellé, depuis vendredi dernier, pour avoir dessiné 15 étoiles de David sur des murs parisiens. Ils expliquent avoir agi « sur la commande d’un tiers ».
Une procédure judiciaire déjà classée
Un homme de 33 ans et une femme de 29 ans, nés en Moldavie, ont donc été interpellés vendredi dernier pour avoir tagué plusieurs étoiles de David sur un mur dans le 10e arrondissement de Paris. Le couple a été interpellé pour « dégradation aggravée par le fait qu’elle a été commise en raison de l’origine ou de la religion ».
En situation irrégulière, ils ont été conduits au centre de rétention administrative, selon le parquet. La procédure judiciaire a été classée en raison d’une « sanction d’une autre nature », c’est-à-dire « leur expulsion du territoire ».
Ceci alors que des complices du couple moldave sont toujours recherchés par la police et que le couple aurait « déclaré avoir commis cette infraction sur la commande d’un tiers ». D’après la même source judiciaire, un autre couple, non identifié, serait en cavale.
Une enquête pour « dégradations aggravées » et non pour antisémitisme
Une enquête avait été ouverte pour « dégradation du bien d’autrui aggravée par la circonstance qu’elle a été commise en raison de l’origine, la race, l’ethnie ou la religion » et confiée à la Sûreté territoriale de Paris.
Le parquet précise, par contre, ne pas savoir si ces tags « ont pour but d’insulter le peuple juif ou d’en revendiquer l’appartenance, notamment puisqu’il s’agit de l’étoile bleue » et non jaune, tout en estimant nécessaire d’enquêter, « au regard du contexte géopolitique et à son retentissement au sein de la population ».
Le président de France Fraternités, Pierre Henry, s’est indigné via Twitter, sur l’emballement médiatique et politique suscité par ce fait divers :
« Pourquoi apprendre leur arrestation quatre jours après ? Qui est le commanditaire ? Qui sont ces gens ? Qui veut installer une situation d’affrontement entre résidents et français de diverses confessions ? Pourquoi la déclaration du ministre de l’Intérieur le 31 octobre désignant l’islam radical et l’extrême gauche ? »
L’antisémitisme « couscous »
Malgré l’arrestation des responsables, depuis vendredi 27 octobre, plusieurs personnalités politiques dont le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin n’ont pourtant pas hésité, cette semaine, à cibler l’islam radical et l’utra gauche devenus, selon lui, des terreaux dans lesquels « se rejoignent dans la haine des Juifs » :
« l’antisémitisme est un poison qu’il faut combattre sur Internet, qu’il faut combattre politiquement. Nous regrettons bien évidemment que ce soit dans une forme d’islam radical, dans une forme d’ultragauche que ceux-là se rejoignent dans la haine des Juifs et la République est là pour lutter contre ce poison. »
Le journaliste français, Pascal Perri, s’est également illustré sur LCI en prétendant qu’il y aurait « un antisémitisme couscous » sous-entendant que les auteurs des actes antisémites récents seraient principalement d’origine arabo-musulmanes.
Sur la chaine CNews, c’est l’avocat Arno Klarsfled qui stigmatisait l’ensemble de la communauté musulmane en France : « Les musulmans, beaucoup travaillent sur les chantiers, ils ont accès à des explosifs. S’il y avait un mot d’ordre pour tuer des juifs, il pourrait y avoir un attentat tous les jours. »
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