L’Afrique du Sud a accusé Israël de pratiquer un apartheid plus grave que celui qu’a connu Pretoria. Cette accusation survient alors que la Cour internationale de justice débat depuis le 19 février des conséquences juridiques de l’occupation israélienne des territoires palestiniens. Focus.
La Cour internationale de Justice (CIJ), basée à La Haye, tient des audiences cette semaine sur les conséquences juridiques de l’occupation par Israël des territoires palestiniens depuis 1967. Un nombre record de 52 pays est appelé à témoigner.
« L’apartheid d’Israël doit cesser » a alerté hier devant la Cour l’ambassadeur de l’Afrique du Sud, Vusimuzi Madonsela. Il a souligné que l’Afrique du Sud avait une « obligation particulière » de dénoncer cette pratique où qu’elle se produise.
Une forme plus extrême que « l’apartheid » pratiqué en Afrique du Sud
Les audiences à la CIJ interviennent dans un contexte de pression internationale croissante sur Israël concernant la guerre à Gaza. Israël n’est pas présent lors des audiences mais a demandé à la Cour de rejeter la demande d’avis dans une contribution écrite datée de juillet 2023.
Ce mardi l’ambassadeur sud-africain, Vusimuzi Madonsela, a accusé Israël de pratiquer une forme extrême d’apartheid, comparée à celle vécue par les Noirs en Afrique du Sud :
« En tant que Sud-Africains, nous sentons, voyons et ressentons au plus profond de nous-mêmes les politiques et pratiques discriminatoires inhumaines du régime israélien comme une forme encore plus extrême de l’apartheid institutionnalisé contre les Noirs dans mon pays »
L’ambassadeur a critiqué la communauté internationale pour son inaction face à ces politiques discriminatoires et a averti que cela « encourage Israël à franchir un nouveau seuil, à savoir commettre le crime des crimes, le génocide ».
Un avis consultatif non contraignant
Le 31 décembre 2022, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution demandant à la CIJ un avis consultatif non contraignant sur les « conséquences juridiques découlant des politiques et pratiques d’Israël dans le territoire palestinien occupés ». Cette résolution vise donc à examiner l’occupation prolongée des territoires palestiniens depuis 1967.
En juin 1967, lors de la guerre des Six Jours, Israël avait conquis la Cisjordanie, Jérusalem-Est, le plateau du Golan, Gaza et la péninsule du Sinaï. L’occupation de ces territoires, déclarée illégale par les Nations unies, a débuté par la suite.
Les audiences actuelles sont distinctes d’une affaire portée par l’Afrique du Sud devant la CIJ, accusant Israël de commettre des actes génocidaires à Gaza.
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