Le militant et poète Palestinien Walid Daqqa, 63 ans, est décédé ce dimanche 7 avril après avoir passé 38 ans incarcéré en Israël. En phase terminale d’un cancer et privé de soins, sa dépouille est toujours détenue par les autorités israéliennes. Focus.
Emprisonné depuis 1986, Walid Daqqa est mort ce dimanche 7 avril 2024 en détention, à l’âge de 63 ans. L’écrivain palestinien souffrait d’une myélofibrose, une forme de cancer de la moelle osseuse.
Plusieurs organisations humanitaires des droits de l’homme avaient exigé en vain sa libération estimant que, sans traitements ni soins, cet emprisonnement était en réalité une condamnation à mort. Israël a systématiquement refusé de le soigner et avait même étendu en 2023 sa peine d’incarcération.
Décédé après des « des années de négligence médicale »
Accusé par Israël en mars 1986 d’’appartenir au FPLP (Front Populaire de Libération de la Palestine) et d’être impliqué dans le meurtre d’un soldat israélien, Walid Daqqa avait été condamné à une peine de 37 ans d’emprisonnement.
Ayant achevé sa peine initiale en mars 2023, sa libération a été bloquée en 2018 après avoir été accusé par les autorités israéliennes d’avoir fait entrer clandestinement des téléphones portables en prison. Malgré sa maladie avancée, il a été condamné à deux années supplémentaires.
L’Agence de presse palestinienne Wafa affirme dans un récent communiqué que Walid Daqqa est décédé après « des années de négligence médicale délibérée de la part de l’administration pénitentiaire israélienne ».
Pas de remise de dépouille ni de funérailles
Avant son décès, Amnesty International avait appelé en mars 2023 à la libération de Walid Daqqa, soulignant les mauvais traitements et les négligences médicales qu’il subissait en détention depuis le 7 octobre :
« Depuis le 7 octobre 2023, Walid Daqqa est torturé, humilié, privé de visites de sa famille et confronté à de nouvelles négligences médicales. Au cours de cette période, il a été transféré deux fois à l’hôpital en raison de la détérioration de son état de santé »
Son frère, Ass’ad Daqqa, a déclaré ce lundi que sa dépouille n’avait pas été remise à la famille sur ordre du ministre de la sécurité nationale, Itamar Ben Gvir. La police israélienne a notamment interdit les rassemblements funéraires et dispersé violemment les visiteurs venus présenter leurs condoléances au domicile du défunt.
Militant politique et écrivain, Walid Daqqa était l’auteur de plusieurs romans dont « Témoignages de résistance » (2004), « La conscience façonnée ou la ré-identification de la torture » (2010), « L’histoire secrète de l’huile » (2018), ou encore « Le conte secret de l’esprit » (2022).
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