Human Rights Watch a recensé, dans un rapport publié ce mardi, « au moins huit frappes israéliennes contre des humanitaires » à Gaza depuis octobre 2023. Pour l’ONG, ces attaques soulèvent de sérieuses questions quant à l’engagement d’Israël à respecter le droit international. Focus.
Dans un rapport publié mardi 14 mai, l’ONG internationale Human Rights Watch dénonce les actions des forces israéliennes à Gaza. Depuis octobre 2023, « au moins huit frappes contre des convois humanitaires et des locaux de travailleurs humanitaires ».
Ces attaques de l’armée israélienne ont causé la mort d’au moins 15 personnes, dont deux enfants, et blessé au moins 16 autres. Les Nations Unies rapportent que plus de 250 travailleurs humanitaires ont été tués à Gaza entre le 7 octobre 2023 et le 30 avril 2024.
Les travailleurs humanitaires sont des cibles systématiques
Dans un rapport publié aujourd’hui, Human Rights Watch révèle que les forces israéliennes ont mené au moins huit frappes contre des convois humanitaires et des locaux de travailleurs humanitaires à Gaza depuis octobre 2023.
L’une de ces attaques, le 18 janvier 2024, a blessé trois personnes résidant dans une maison d’hôtes appartenant à deux organisations humanitaires. L’attaque du 1er avril contre le convoi de World Central Kitchen (WCK), qui a tué sept travailleurs humanitaires, n’était qu’un des huit incidents identifiés par Human Rights Watch. Belkis Wille, directrice adjointe à HRW, précise :
« La frappe israélienne qui a tué sept travailleurs humanitaires de World Central Kitchen était choquante et n’aurait jamais dû se produire, en vertu du droit international. Les alliés d’Israël devraient reconnaître que ces attaques qui ont tué des travailleurs humanitaires se sont produites à maintes reprises. »
Des frappes volontaires pour entraver l’aide à Gaza
Dans chaque cas, les organisations humanitaires et les agences des Nations Unies avaient transmis les coordonnées GPS aux autorités israéliennes, mais les forces israéliennes ont attaqué sans avertissement préalable. Ces attaques ont causé la mort d’au moins 15 personnes, dont deux enfants, et blessé au moins 16 autres personnes.
L’ONU a rapporté que 254 travailleurs humanitaires, dont 188 membres du personnel de l’UNRWA, ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023. Durant cette période, 169 installations de l’UNRWA ont été touchées lors de 368 incidents, causant la mort d’au moins 429 personnes déplacées dans des abris de l’UNRWA.
Les forces israéliennes ont également ciblé des personnes rassemblées pour collecter de l’aide alimentaire. Ces attaques ont un impact dissuasif sur les efforts pour fournir une aide vitale à Gaza. Ces attaques soulèvent de sérieuses questions quant à l’engagement et la capacité d’Israël à respecter le droit international humanitaire.
Appel à suspendre l’assistance militaire pour Israël
Human Rights Watch a notamment constaté que les autorités israéliennes utilisent la famine comme méthode de guerre à Gaza, en bloquant délibérément l’approvisionnement en eau, en nourriture et en carburant, entravant ainsi l’aide humanitaire. Des enfants sont décédés en raison de complications sanitaires liées à la famine.
L’organisation humanitaire exhorte Israël à rendre publics les résultats des enquêtes sur les attaques ayant tué des travailleurs humanitaires et des victimes civiles. Cependant, l’armée israélienne ne mène pas d’enquêtes crédibles sur les crimes de guerre depuis plusieurs années, ce qui souligne l’importance de l’enquête de la Cour pénale internationale (CPI).
Human Rights Watch appelle les alliés d’Israël, y compris les États-Unis et le Royaume-Uni, à suspendre leur assistance militaire et leurs ventes d’armes à Israël, tant que ses forces commettent de manière systématique des violations des lois de la guerre contre des civils palestiniens.
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