La chaine du groupe TF1, LCI, a offert hier une tribune au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou dans laquelle il a pu justifier le génocide en cours à Gaza. En parallèle, 2 500 manifestants se sont rassemblés devant les locaux de la chaîne pour dénoncer cette invitation. Zoom
Alors que les massacres de Palestiniens à Gaza se poursuivent et que le procureur général de la Cour pénale internationale a demandé l’émission d’un mandat d’arrêt à son encontre, la chaîne de télévision LCI, du groupe TF1, a offert une tribune au premier ministre israélien Benyamin Netanyahou.
Lors de cette intervention, le chef du gouvernement israélien a justifié l’offensive meurtrière à Gaza et tenté de faire des parallèles avec la situation en France. Parallèlement, plus de 2 500 manifestants se sont rassemblés devant les locaux de TF1 pour dénoncer cette invitation.
La justification d’un génocide
Le Premier ministre israélien a été interviewé par le journaliste Darius Rochebin, ce jeudi sur LCI, pendant environ 30 minutes. L’entretien a débuté par la demande de mandat d’arrêt émise contre lui, par le procureur de la CPI. Benyamin Netanyahou a dénoncé des supposées « falsifications » du procureur Karim Khan et une « fausse équivalence entre les dirigeants d’Israël et les chefs du Hamas ».
Dans un parallèle géopolitique avec la France, Netanyahou a pointé du doigt les banlieues parisiennes qui abritaient « des terroristes qui sont chez vous », estimant qu’un « État palestinien dans la banlieue parisienne serait synonyme de milliers de terroristes voulant détruire Paris, tuer des citoyens français, conquérir la France ».
A la question sur le nombre surélevé des « victimes civiles innocentes » à Gaza, le dirigeant israélien botte en touche sans démentir et impute ces « tragédies » au Hamas qui « utilisent sciemment les civils comme boucliers humains ».
Des comparaisons hasardeuses avec la France
Interrogé sur l’entrée de l’armée israélienne à Rafah, Netanyahou a tenté une énième comparaison hasardeuse avec la France en affirment que cette offensive « c’est l’équivalent du débarquement en Normandie avant l’attaque contre l’Allemagne ». « A la différence que ce n’est pas votre terre », lui fait rapidement remarqué Darius Rochebin.
Concernant la reconnaissance d’un État palestinien, le dirigeant reste sur sa ligne directrice excluant toute possibilité à deux états : « Si vous leur donnez maintenant un État ce sera la meilleure récompense possible au terrorisme ». Quant à la stratégie israélienne d’après-guerre pour Gaza, les paroles restent accablantes :
« Israël doit s’assurer qu’il y ait une démilitarisation effective. Une déradicalisation. On doit changer les curriculums dans les écoles, dans les mosquées pour aller vers la paix et non pas vers la guerre »
Le premier ministre israélien conclut par un nouveau parallèle avec la France en assurant que leur « victoire c’est la victoire d’Israël contre l’antisémitisme, c’est la victoire de la civilisation Judéo-Chrétienne contre la barbarie, c’est la victoire de la France ».
Mobilisation devant les locaux de TF1
Dès l’annonce de cet entretien, de multiples associations et personnalités politique (LFI) avaient appelé à la mobilisation devant les locaux de TF1. L’association France Palestine solidarité (AFPS) avait notamment dénoncé une tribune offerte à un « criminel de guerre sur les plateaux télé en France » :
« La place de celui que le procureur de la Cour pénale internationale considère comme un criminel de guerre et un criminel contre l’humanité est devant la justice et non sur les plateaux télé en France ! »
Plus 2 500 manifestants se sont donc rassemblés pour dénoncer cette invitation aux cris de « Gaza, Gaza, Paris est avec toi » ou encore « Israël assassin ».
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