Après la scission interne dans le camp LR suite à la décision de son chef Eric Ciotti de faire liste commune avec le RN, quels sont les candidats qui ont choisi de le rejoindre dans son « front national » ? Mizane.info fait le point.
Eric Ciotti a finalement réussi à composer une liste de 62 candidats pour les élections législatives sous la bannière de l’« union nationale », malgré des difficultés notables. Un ancien collaborateur a révélé que Ciotti avait eu du mal à obtenir les documents internes nécessaires, ce qui a retardé l’annonce officielle de la liste des candidats. Les candidats, appelés « les amis d’Eric Ciotti », ont déposé leurs candidatures en préfecture sans que la liste complète ne soit immédiatement communiquée ni par Ciotti ni par le Rassemblement national (RN).
La liste de Ciotti comprend moins de la moitié de membres du parti Les Républicains (LR) et se compose d’un ensemble éclectique : d’anciens soutiens de Zemmour, des proches de Marion Maréchal, des vétérans de l’UMP, des chroniqueurs de CNews, des collaborateurs parlementaires, un porte-parole de Donald Trump en France, et une ancienne députée macroniste. Ciotti a dû élargir ses horizons pour trouver des candidats, puisant dans divers cercles politiques et médiatiques.
La stratégie de Ciotti
Exclu de son parti le vendredi précédent, Eric Ciotti, bien que toujours chef de LR pour la justice, comptait initialement sur une dizaine de députés sortants. Cependant, seuls lui-même et sa voisine, la députée Christelle d’Intorni, se sont montrés prêts à le suivre. D’Intorni, déjà en discussions avec le RN local avant l’annonce de la dissolution, a été facilement convaincue de se joindre à la liste.
La stratégie de Ciotti a suscité des moqueries et des critiques, notamment de la part de Daniel Fasquelle, trésorier de LR « canal historique ». Lors d’une réunion le 10 juin, Ciotti a offert à ses jeunes recrues la possibilité de choisir leurs circonscriptions, mais tous ont décliné, sauf Gaëtan Inard, qui se présente en Haute-Garonne.
Guilhem Carayon, président des Jeunes Républicains, se présente dans le Tarn, le département de son père, Bernard, ancien membre du Groupe Union Défense (GUD), un groupuscule d’extrême droite. En une semaine, Guilhem Carayon a abandonné Laurent Wauquiez pour embrasser la cause de Ciotti et défendre l’union des droites sur les plateaux de télévision, tout en entretenant de bonnes relations avec des figures du RN et de Reconquête !, avec qui il partage des idéologies similaires.
D’autres jeunes candidats, comme Quentin Taïeb en Haute-Savoie, ont également rejoint la cause. Taïeb, ancien militant de l’UNI et soutien de Xavier Bertrand, souligne la forte concordance idéologique avec le RN, partageant 90 % de leurs idées. Cette dynamique s’inscrit dans un effort plus large pour unir les différentes factions de la droite française, malgré les défis logistiques et idéologiques que cela implique.
Pour constituer sa liste de 62 candidats pour les élections législatives, Eric Ciotti a largement puisé dans son carnet d’adresses, attirant de nombreux candidats de divers horizons professionnels et géographiques. Plusieurs de ces candidats, principalement basés à Paris, ont été parachutés dans différentes régions : Théo Michel, initialement prévu dans les Pyrénées-Atlantiques, s’est finalement présenté en Seine-et-Marne ; d’autres ont été assignés à des régions allant de la Saône-et-Loire à la Manche, en passant par le Rhône et l’Hérault.
Des anciens soutiens de Zemmour
Ciotti a fait appel à d’anciens politiciens de l’Union pour une majorité présidentielle (UMP), comme Michel Hunault et Jacques Myard, ce dernier visant un sixième mandat dans les Yvelines. Arnaud Dassier, fils du célèbre homme de télévision Jean-Claude Dassier, s’est également joint à la liste, ayant précédemment soutenu Eric Zemmour.
La liste de Ciotti comprend de nombreux anciens soutiens de Zemmour, tels que Gérault Verny et Sébastien Meurant, ainsi que des personnalités médiatiques de CNews comme Guillaume Bigot, Sébastien Laye, Philippe Fontana, et Charles Prats.
D’autres candidats ont connu des trajectoires politiques variées avant de se rallier à Ciotti. Gilles Bourdouleix, maire de Cholet, et Typhanie Degois, ancienne députée macroniste, ont rejoint l’extrême droite. Babette de Rozières, ancienne soutien de plusieurs figures politiques de gauche et de droite, a également rejoint Jordan Bardella.
Adrien Mexis, candidat dans la Marne, revient à ses anciennes affiliations d’extrême droite après avoir travaillé pour la Commission européenne. La liste comprend également Louis-Joseph Pecher, connu sous le nom de Louis-Joseph Gannat, fils de Pascal Gannat, une figure de l’extrême droite radicale.