Des frappes israéliennes meutrière ont tuées ce samedi une vingtaine de Palestiniens dans une école à Nuseirat, dans le centre de Gaza, gérée par l’UNRWA et abritant des familles palestiniennes déplacées. En parallèle, la revue médicale The Lancet indique que le nombre de décès à Gaza pourrait en réalité s’élever à 186.000 morts. Zoom.
L’armée israélienne a mené samedi des nouveaux bombardements meurtriers à Gaza, provoquant la mort d’une vingtaine de personnes dans une école du camp de Nuseirat abritant des familles déplacées. Le ministère gazaoui de la Santé dénonce un « massacre odieux » . Quelque 2.000 déplacés se trouvaient dans l’école, selon l’UNRWA.
Selon une estimation récente de la revue médicale The Lancet, le nombre de morts dans la bande de Gaza pourrait en réalité s’élever à 186 000. Cette estimation inclut « les décès indirects dus au manque de soins médicaux, de nourriture, d’abris et d’eau », conséquences de la campagne de bombardements meurtriers menés par Israël.
« Aucune zone de Gaza n’est sûre pour les familles »
Nuseirat, l’un des huit camps de réfugiés de la bande de Gaza, a été le théâtre d’intenses bombardements israéliens samedi, causant la mort d’au moins 20 morts et plus de 50 blessés selon le ministère gazaoui de la Santé. Mahmoud Basal, porte-parole du Service des urgences de Gaza, a indiqué que le bilan pourrait s’alourdir en raison de l’état critique de nombreux blessés :
« L’attaque contre l’école signifie qu’aucune zone de l’enclave palestinienne n’est sûre pour les familles qui quittent leur logement pour chercher refuge »
Le lendemain, le Croissant-Rouge palestinien a rapporté que six personnes, dont deux enfants de trois et quatre ans, ont été tuées par une frappe israélienne à Zawaida. Une autre frappe sur une maison à Gaza ville a causé la mort de six Palestiniens et trois autres dans un raid sur la zone portuaire, selon des secouristes et la défense civile de Gaza.
Les écoles de l’UNRWA systématiquement visées
Alors que la guerre à Gaza entre dans son dixième mois ce dimanche, la perspective d’une trêve s’amenuise. Juliette Touma, responsable de la communication de l’UNRWA, déplore le « déplacement continu des populations » et le ciblage systématique des écoles de l’agence onusienne par l’armée israélienne :
« L’un de nos entrepôts a été touché la nuit dernière, à cause de cela deux de nos collègues ont été tués. Mais cela devient la nouvelle norme à Gaza dans le sens où frappes aériennes se poursuivent, les bombardements continuent. Et c’est comme ça depuis ces neuf derniers mois… »
Selon l’UNRWA, plus de la moitié de ses infrastructures ont été touchées depuis le début de la guerre. « Au moins 500 personnes abritées dans ces infrastructures ont en conséquence été tuées, dont de nombreuses femmes et de nombreux enfants » précise Juliette Touma. Jeudi dernier, deux employés de l’UNRWA ont été tués dans une frappe visant une de ses écoles à Al-Bureij, près de la ville de Gaza.
8% de la population gazaouie tuée par la guerre ?
Selon un rapport récent, publié par la revue scientifique britannique The Lancet, le bilan de la guerre menée par Israël à Gaza pourrait dépasser les 186 000 morts, soit 8% de la population. Cette estimation est bien plus élevée que les chiffres officiels du ministère palestinien de la Santé (près de 39 000 morts) :
« Le bilan officiel actuel ne prend pas en compte des milliers de corps coincés sous les décombres et les “décès indirects” dus notamment à la destruction des infrastructures de santé et d’aide humanitaire »
Le rapport souligne que même si la guerre prenait fin immédiatement « de nombreux décès indirects dus à des maladies et autres conséquences de la guerre continueraient de survenir ». Ces décès indirects pourraient être 3 à 15 fois plus nombreux que les décès directs, selon l’étude.
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