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Bangladesh : une mobilisation étudiante embrase le pays

Plus de 3 000 personnes ont été arrêtées ces derniers jours au Bangladesh suite aux violences liées aux manifestations d’étudiants demandant l’abolition d’un système de quotas pour le recrutement dans la fonction publique. Selon un dernier bilan, plus de 200 personnes ont perdu la vie. Explications.

Aboli en 2018 après des semaines de manifestations, puis réinstauré en juin dernier par la Haute Cour de Dacca, le système des quotas basé sur le « mérite » est au cœur de violents affrontements entre étudiants et forces de l’ordre au Bangladesh depuis début juillet.

Un dernier bilan faisait état d’au moins 200 personnes décédées, dont plusieurs policiers, et des milliers d’arrestations. Les autorités ont imposé un couvre-feu, déployé des soldats dans tout le pays et coupé l’Internet à l’échelle nationale.

Un système de recrutement à l’emploi discriminatoire

Les manifestations étudiantes débutent début juillet, en protestation contre un système de quotas de recrutement dans les emplois publics, réservant 30% de ces emplois aux enfants des « combattants de la liberté » ayant participé à la guerre de libération du Bangladesh contre le Pakistan en 1971.

Les étudiants et jeunes diplômés dénoncent ce système, affirmant qu’il favorise les loyalistes de la Ligue Awami, le parti au pouvoir. Environ 18 millions de jeunes sont sans emploi au Bangladesh, selon les chiffres du gouvernement.

Dix jours après le début des manifestations, la police commence à utiliser des balles en caoutchouc. La situation dégénère le 15 juillet, avec plus de 400 personnes blessées dans des heurts entre manifestants et membres de la branche étudiante du parti au pouvoir. La mobilisation s’étend à plusieurs villes du pays.

Une révolte étudiante à travers le pays

Le 16 juillet, plusieurs dizaines de personnes sont tuées dans des affrontements. En réponse, le gouvernement ordonne la fermeture de tous les établissements scolaires et universitaires et déploie les forces paramilitaires des gardes-frontières du Bangladesh dans cinq grandes villes.

La Première ministre prend la parole à la télévision le même jour, appelant au calme et condamnant le « meurtre » des manifestants, mais sans effet. Les manifestations reprennent le 18 juillet, faisant au moins 25 morts et des centaines de blessés.

À Dacca, des manifestants incendient le siège de BTV, des postes de police et d’autres bâtiments gouvernementaux, scandant « A bas la dictatrice » visant la cheffe du gouvernement, Sheikh Hasina. Pour reprendre le contrôle, les autorités imposent une coupure quasi totale d’internet le 19 juillet et interdisent les rassemblements publics.

La Cour suprême révise la réforme

Malgré les mesures en place, des milliers de personnes retournent manifester dès le 20 juillet avec son lot de morts et de blessés. Face à cette situation, la Cour suprême décide de réviser la réforme du système de quotas.

Dans sa décision, annoncée dimanche, elle réduit le nombre d’emplois publics réservés aux enfants des « combattants de la liberté » de 30% à 5%, attribuant 2% aux minorités sociales, et 93% des postes restant attribués au mérite. Malgré cette annonce, plusieurs groupes d’étudiants décident de poursuivre le mouvement, réclamant désormais la démission de Sheikh Hasina.

Le gouvernement a assuré ce mardi que l’internet haut débit sera rétabli jeudi, tandis que le leader de Students Against Discrimination, Nahid Islam, appelle à « suspendre les manifestations pour 48 heures » : « Nous ne voulions pas une réforme des quotas au prix de tant de sang, de tant de meurtres, de tant de dégâts », a t-il déclaré.

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