Depuis deux jours, Israël menace de lancer des représailles massives contre le Hezbollah après la mort de douze enfants druzes, tués par une roquette au Golan, malgré les démentis du groupe libanais. Plusieurs compagnies aériennes ont annulé des vols vers Beyrouth ce lundi 29 juillet 2024. Zoom.
Ce samedi 27 juillet, un tir de roquette a tué au moins 12 enfants et blessé une trentaine d’autres sur un terrain de football de la petite ville de Majdal Shams, située sur le plateau du Golan. Majdal Shams compte environ 11 000 habitants, principalement de confession druze.
Malgré l’imputation par Israël de cette attaque au Hezbollah, un porte-parole de l’organisation a rapidement nié leur responsabilité dans ce tir meurtrier. En attendant, le risque de déclenchement d’une « guerre totale » n’a jamais paru aussi élevé depuis le 8 octobre, début des hostilités entre Israël et les militants libanais.
Une escalade fort problable entre Israël et le Hezbollah
Les craintes d’une attaque d’Israël augmentent deux jours après le tir de roquette qui a tué 12 personnes sur le plateau du Golan. Ce dimanche, les diplomates internationaux se sont mobilisés pour empêcher une escalade des combats le long de la frontière entre Israël et le Liban.
Rentré plus tôt des États-Unis, le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou doit participer ce lundi à une réunion du cabinet de sécurité. « Le Hezbollah paiera un prix élevé, qu’il n’a pas payé jusqu’à présent », a-t-il déjà prévenu dans un communiqué. Le ministre israélien de l’Éducation, Yoav Kisch, s’attend à une réponse israélienne forte « même si cela signifie entrer en guerre totale » avec le Hezbollah.
Une mobilisation militaire inquiétante alors qu’un porte-parole du Hezbollah a nié leur responsabilité dans l’attaque, suggérant plutôt que l’incident pourrait être dû à un dysfonctionnement du Dôme de fer, le système israélien d’interception de roquettes.
Qui est responsable du tir sur le Golan ?
Alors que le tir de roquette sur un terrain de foot a presque éclipsé le bombardement israélien d’une école qui avait fait 30 morts et plus de 100 blessés, à Gaza, le Hezbollah continue de nier son implication dans l’attaque.
La ville de Majdal Shams, qui rassemble environ 11 000 habitants majoritairement druzes, est considérée comme la capitale du Golan, un territoire syrien annexé par Israël en 1986. La ville est connue pour sa résistance à la naturalisation israélienne de ses habitants, rappelle le quotidien libanais L’Orient-Le Jour.
« Le Hezbollah a démenti très rapidement, avant que le bilan ne soit connu, être à l’origine de la frappe. Pourquoi le parti chiite viserait-il un terrain de football dans une ville druze – considérée comme ‘loyaliste’ à son allié, le régime syrien de Bachar El-Assad – dans le Golan annexé par Israël ? »
Dimanche, le chef de la communauté druze au Liban, Walid Joumblatt, a réitéré son soutien au mouvement chiite, l’exonérant de toute responsabilité dans l’incident meurtrier de Majdal Shams. Il a appelé les autorités libanaises et l’envoyé spécial américain, Amos Hochstein, à négocier un cessez-le-feu au sud du Liban.
Un territoire hostile à Israël
Dimanche, au Golan, les familles des enfants tués à Majdal Shams ont refusé une rencontre une Benjamin Nétanyahou. Ignorant les demandes de la communauté druze, de ne pas assister aux funérailles, le ministre des Finances, Bezalel Smotrichertains a été pris à partie par la foule par des cris hostiles : « On ne veut pas de toi dans le Golan. Va-t’en, meurtrier ! ».
Pour Israël, ce tir légitime un changement d’échelle dans sa guerre à Gaza, en rendant applicables des plans de frappes au Liban, envisagés depuis des mois. Lundi, tout le Liban demeurait suspendu aux représailles militaires israéliennes.
Plusieurs compagnies aériennes occidentales ont notamment annulé des vols vers Beyrouth ce lundi 29 juillet 2024.
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