Selon des médias locaux, dix soldats israéliens ont été arrêtés hier pour des viols commis sur un prisonnier Palestinien dans le camp de Sde Teiman. Présentés devant un tribunal militaire, plusieurs manifestants israéliens, dont des députés, ont fait irruption hier soir dans le bâtiment du tribunal pour protester contre l’arrestation des soldats. Explications
Selon la radio de l’armée israélienne, dix soldats ont été interpellés hier pour viol en réunion sur un détenu palestinien dans la prison de Sde Teiman, située dans le désert du Néguev, au sud d’Israël. Depuis le début de l’offensive israélienne à Gaza, plusieurs rapports ont signalé de graves abus commis contre des détenus palestiniens dans ce centre de détention.
Hier soir, plusieurs centaines de manifestants et députés israéliens ont pris d’assaut le tribunal militaire où sont détenus les soldats accusés pour protester contre leurs arrestations, selon le quotidien israélien Haaretz.
Sde Teiman, centre de tortures contre les Palestiniens
Des enquêteurs de la police israélienne ont mené un raid dans le centre de détention de Sde Teiman lundi, afin d’interpeller des soldats coupables d’abus sexuels sur un détenu Palestinien. Selon la société de radiodiffusion israélienne KAN, le détenu a été transporté à l’hôpital avec de graves blessures à une partie intime de son corps.
La prison Sde Teiman, connu pour être un lieu de torture, a vu l’incarcération de milliers de Palestiniens, dont des femmes, des enfants et des médecins, depuis le 7 octobre 2023. La Cour suprême d’Israël examine actuellement une requête pour la fermeture de cette prison, déposée par des organisations de défense des droits de l’homme.
Lundi soir, plusieurs centaines d’Israéliens, dont des députés, ont envahi le tribunal militaire de la base militaire de Beit Lid pour protester contre l’arrestation des soldats accusés.
Plusieurs ministres israéliens soutiennent les soldats accusés
Bien qu’il n’ait aucun contrôle sur l’armée, le ministre de la Sécurité intérieure, Itamar Ben Gvir, et d’autres membres de son parti d’extrême droite, Otzma Yehudit, ont annoncé leur intention de se rendre au centre de détention de Sde Teiman pour manifester contre l’arrestation des soldats.
Le chef d’état-major, Herzi Halevi, a vivement dénoncé « cette effraction dans la base de Sde Teiman ». Le chef de l’opposition, Yair Lapid, a qualifié l’intrusion policière « d’acte criminel minable et dangereux » qui « affaiblit l’armée israélienne et même l’État d’Israël ».
« Cette effraction dans la base de Sde Teiman est extrêmement grave, contraire à la loi. (…) Nous sommes en guerre et des actions de ce genre mettent en péril la sécurité du pays »
La radio de l’armée israélienne a signalé que le tribunal militaire était en proie au « chaos » après que plusieurs centaines d’individus, dont des députés et des soldats réservistes, ont envahi le tribunal où sont détenus les soldats accusés.
Les divisions du gouvernement israélien
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, a exprimé son mécontentement suite à la détention des militaires, déclarant que « les soldats israéliens méritent le respect » et demandant à la procureure-générale de Tsahal, de « ne pas toucher à nos soldats héroïques ». Le député israélien Hanoch Milwidsky a justifié le viol des prisonniers Palestiniens en déclarant qu’il était « légitime de leur faire n’importe quoi ».
Le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a notamment écrit au Premier ministre Benjamin Netanyahou pour lui demander de « vérifier » si le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben-Gvir, avait intentionnellement retardé l’intervention de la police hier au centre de détention militaire de Sde Teiman pour neutraliser les manifestants.
A lire aussi :