Depuis la tragique attaque au couteau qui a tué trois fillettes le 29 juillet, des groupes d’extrême droite britannique ciblent injustement la communauté musulmane et se confrontent violemment avec les forces de l’ordre. Les émeutes, d’une violence inédite depuis plus de dix ans, ont continué ce dimanche 4 août au Royaume-Uni. Retour.
Les émeutes, d’un ampleur inédite, continuent de se propager à travers le Royaume-Uni, touchant des villes comme Manchester, Leeds, Nottingham, Portsmouth, Londres, et même Belfast en Irelande, depuis l’attaque au couteau du 29 juillet qui a coûté la vie à trois fillettes.
Des rumeurs infondées sur l’auteur de ces assassinats, un Britannique originaire du Rwanda, présenté comme un demandeur d’asile musulman, ont été relayées par des groupes d’extrême droite, attisant un sentiment de haine anti-migrant et islamophobe.
Des fakes news amorçent les émeutes
Au lendemain de l’attaque au couteau du 29 juillet à Southport, qui a coûté la vie à trois fillettes, des rumeurs sur la religion et l’identité de l’agresseur présumé, Axel Rudakubana, un adolescent de 17 ans, se sont propagées via les médias et les réseaux sociaux.
Bien que démenties par la police, ces informations ont attisé la haine en ligne, alimentée par l’extrême droite. Depuis, le Royaume-Uni en était le 3 août à son troisième jour de violences, ciblant principalement les mosquées et les commerces musulmans, avec des émeutes à Southport, Londres, et Sunderland.
À Sunderland, des affrontements ont eu lieu devant une mosquée entre policiers et émeutiers, arborant des drapeaux anglais et scandant des slogans islamophobes. Les forces de l’ordre ont arrêté une centaine de personnes après les violences de ce week-end.
Le terreau fertile des réseaux sociaux
Selon la police du Merseyside, les manifestants sont des soutiens de la Ligue de défense anglaise (EDL), un mouvement d’extrême droite anti-immigration et anti-islam. Face à ces menaces, la société Mosque Security, qui fournit des services de sécurité aux mosquées, a reçu des requêtes d’une centaine de mosquées sur les 2 000 que compte le pays.
Les plateformes comme TikTok, Facebook, et Telegram offrent un terreau fertile pour les appels à la haine et les propos racistes. Les réseaux sociaux permettent non seulement aux militants de s’organiser autour d’un objectif, mais aussi de diffuser de nombreuses publications automatiques et spontanées. Tim Squirrell, de l’Institute for Strategic Dialogue, explique ce phénomène :
« la force de l’information en ligne, qui est la pire depuis des années, exacerbe un environnement fébrile. À cela s’ajoute la capacité de n’importe qui à répandre des informations non vérifiées et à diffuser des contenus incendiaires destinés à exacerber les tensions »
Premier test pour le ministre Keir Starmer
Lors d’une courte déclaration à Londres, le nouveau Premier ministre Keir Starmer a promis que les émeutiers regretteraient leurs violences. « Je vous garantis que vous regretterez d’avoir participé à ces désordres », a affirmé le chef du gouvernement travailliste arrivé au pouvoir il y a tout juste un mois.
Certains responsables politiques estiment que la montée d’un discours anti-immigration dans les médias a légitimé les actions des émeutiers. Le pays n’avait pas connu une telle flambée depuis 2011, après la mort de Mark Duggan, un jeune homme tué par la police.
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