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Macron exclut officiellement le NFP du prochain gouvernement

Emmanuel Macron a finalement rejeté l’idée de former un gouvernement du Nouveau Front populaire (NFP) le 26 août. Il a écarté la nomination de Lucie Castets comme Première ministre, invoquant la nécessité de préserver la stabilité institutionnelle. Selon lui, un tel gouvernement, soutenu par seulement 193 députés, serait immédiatement censuré par les autres groupes parlementaires, qui réunissent une majorité de plus de 350 députés opposés à cette coalition.

La nomination de Lucie Castets à Matignon, demandée par l’alliance de gauche, a été refusée par Emmanuel Macron. Son entourage explique que cette nomination aurait conduit à un renversement certain du gouvernement, ce qui violerait la Constitution, qui impose au président de garantir la stabilité du pays. Jean-Luc Mélenchon, leader des « insoumis », a suggéré l’idée d’un gouvernement du NFP sans La France insoumise pour montrer que les consultations étaient conçues pour exclure la gauche, dont le programme est rejeté par l’ancienne majorité.

Emmanuel Macron a laissé Gabriel Attal répondre à Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI. Attal a critiqué la proposition de Mélenchon, la qualifiant de « simulacre d’ouverture » et de « tentative de coup de force », estimant que cela ne changerait rien au programme du NFP, qu’il juge dangereux pour l’économie et la laïcité. Clément Beaune, pour sa part, a conseillé d’éviter une rhétorique trop agressive envers la gauche. Malgré tout, Attal a tendu la main à une partie de la gauche, se disant prêt à des compromis, notamment sur la taxation des superprofits.

La cuisine politicienne

Des figures de la majorité sortante ont intensifié leurs appels à la gauche de gouvernement, espérant rallier des députés du NFP, mais sans inclure LFI. Stéphane Séjourné, secrétaire général de Renaissance, a invité les écologistes et les socialistes à rejoindre les négociations. Emmanuel Macron semble croire qu’il peut diviser la gauche en attirant les « raisonnables » et en les éloignant de Jean-Luc Mélenchon. Le communiqué de l’Élysée souligne que le camp présidentiel a proposé des voies de coalition, contrairement aux autres partis de gauche, qu’il encourage à coopérer avec les forces républicaines.

Emmanuel Macron entame un nouveau cycle de concertations le 27 août, mais sans inviter LFI, le RN, ni Eric Ciotti. Les membres du NFP ont refusé de se rendre à l’Élysée, à moins qu’il ne s’agisse de discuter de la mise en place d’un gouvernement dirigé par Lucie Castets. Macron consultera également des personnalités ayant une grande expérience au service de l’État, dont des anciens présidents comme Nicolas Sarkozy et François Hollande, ainsi que des candidats potentiels pour le poste de Premier ministre, tels que Bernard Cazeneuve et Didier Migaud.

Yaël Braun-Pivet à la manœuvre

Avant de présider la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, Didier Migaud a été député, président de la commission des finances et premier président de la Cour des comptes. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a plaidé pour ce type de profil lors d’une rencontre avec Emmanuel Macron. Reconduite à son poste grâce à un accord entre le « bloc central » et les députés LR, elle recommande la nomination d’une personnalité « non politique », à la tête d’une institution, avec une bonne connaissance du milieu politique, de préférence d’origine socialiste ou sociale-démocrate, pour assurer l’adoption du budget.

Lors de son entretien avec Gérard Larcher, président du Sénat (LR), Emmanuel Macron semble avoir perçu une certaine bienveillance des élus LR envers le futur gouvernement, à condition qu’il ne soit pas lié au NFP. Les représentants de la droite ont indiqué qu’ils ne s’opposeraient pas au budget s’il n’inclut pas d’augmentation d’impôts ni de gel des retraites, et qu’ils accepteraient un Premier ministre issu de la gauche s’il a « le sens de l’État ». Marine Le Pen a promis de censurer tout gouvernement NFP, mais pas nécessairement un autre. Plus de quarante jours après la démission de Gabriel Attal, la France n’a toujours pas de Premier ministre. Macron appelle à la responsabilité politique pour sortir de la crise, qu’il a lui-même aggravée en dissolvant l’Assemblée nationale.

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