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Flaubert : « Je crois que si l’on regardait toujours les cieux, on finirait par avoir des ailes »

Flaubert : « Je crois que si l'on regardait toujours les cieux, on finirait par avoir des ailes » Mizane.info
Gustave Flaubert.

Romancier et homme de lettres français du 19e siècle, célèbre pour ses chefs d’œuvres stylistiques tels que Madame Bovary, L’Éducation sentimentale, Gustave Flaubert a également alimenté une correspondance extrêmement riche, révélant derrière l’artiste, un penseur, un voyant au regard tranchant. Mizane.info vous plonge dans l’esprit d’un des écrivains français les plus brillants de son temps.

-Ne lisez pas comme les enfants lisent, pour vous amuser, ni comme les ambitieux lisent, pour vous instruire. Non. Lisez pour vivre !

-Qu’est-ce que le beau, sinon l’impossible.

-L’Art comme une étoile, voit la terre rouler sans s’en émouvoir, scintillant dans son azur; le beau ne se détache pas du ciel.

-Enfin, je crois avoir compris une chose, une grande chose, c’est que le bonheur pour les gens de notre race est dans l’idée et pas ailleurs.

-Il faut lire, méditer beaucoup, toujours penser au style et écrire le moins qu’on peut, uniquement pour calmer l’irritation de l’idée qui demande à prendre une forme et qui se retourne en nous jusqu’à ce que nous lui en ayons trouvé une exacte, précise.

-Le cœur humain ne s’élargit qu’avec un tranchant qui le déchire.

-L’homme de l’avenir aura peut-être des joies immenses. Il voyagera dans les étoiles, avec des pilules d’air dans sa poche. Nous sommes venus, nous autres, ou trop tôt ou trop tard. Nous aurons fait ce qu’il y a de plus difficile et de moins glorieux : la transition.

A lire de Gustave Flaubert :

-L’idéal de l’État, selon les socialistes, n’est-il pas une espèce de vaste monstre absorbant en lui toute action individuelle, toute personnalité, toute pensée et qui dirigera tout, fera tout ? Une tyrannie sacerdotale est au fond de ces cœurs étroits et il faut tout régler, tout refaire, reconstruire sur d’autres bases, etc.

-Il est bon et il peut même être beau de rire de la vie, pourvu qu’on vive ; il faut se placer au-dessus de tout et placer son esprit au-dessus de soi-même, j’entends la liberté de l’idée, dont je déclare impie toute limite.

Pour établir quelque chose de durable, il faut une base fixe; l’avenir nous tourmente et le passé nous retient. Voilà pourquoi le présent nous échappe. Flaubert

-Il faut que l’esprit de l’artiste soit comme la mer, assez vaste pour qu’on n’en voie pas les bords, assez pur pour que les étoiles du ciel s’y mirent jusqu’au fond.

-Ne nous lamentons sur rien; se plaindre de tout ce qui nous afflige ou nous irrite, c’est se plaindre de la constitution même de l’existence. Nous sommes faits pour la peindre, nous autres, et rien de plus. Soyons religieux; moi, tout ce qui m’arrive de fâcheux, en grand ou en petit, fait que je me resserre de plus en plus à mon éternel souci. Je m’y cramponne à deux mains et je ferme les deux yeux; à force d’appeler la Grâce, elle vient. Dieu a pitié des simples et le soleil brille toujours pour les cœurs vigoureux qui se placent au-dessus des montagnes. Je tourne à une espèce de mysticisme esthétique (si les deux mots peuvent aller ensemble) et je voudrais qu’il fût plus fort.

-Voilà ce que tous les socialistes du monde n’ont pas voulu voir avec leur éternelle prédication matérialiste, ils ont nié la douleur, ils ont blasphémé les trois quarts de la poésie moderne; le sang du Christ qui se remue en nous, rien ne l’extirpera, rien ne le tarira, il ne s’agit pas de le dessécher, mais de lui faire des ruisseaux. Si le sentiment de l’insuffisance humaine, du néant delà vie, venait à périr (ce qui serait la conséquence de leur hypothèse) nous serions plus bêtes que les oiseaux qui au moins perchent sur les arbres.

-A mesure que l’humanité se perfectionne, l’homme se dégrade; quand tout ne sera plus qu’une combinaison économique d’intérêts bien contre-balancés, à quoi servira la vertu ? Quand la nature sera tellement esclave qu’elle aura perdu ses formes originales, où sera la plastique ?

-« Qu’est-ce que ton devoir? — L’exigence de chaque jour. » Cette pensée est de Gœthe, faisons notre devoir qui est de tâcher d’écrire bien, et quelle société de saints serait celle où seulement chacun ferait son devoir.

-Le vrai poète pour moi est un prêtre. Dès qu’il passe la soutane il doit quitter sa famille.

-La générosité à l’encontre des gredins est presque une indélicatesse à l’encontre du bien.

-Je crois que si l’on regardait toujours les cieux, on finirait par avoir des ailes.

-Au-dessus de la vie, au-dessus du bonheur, il y a quelque chose de bleu, d’incandescent au grand ciel immuable et subtil dont les rayonnements qui nous arrivent suffisent à animer des mondes. La splendeur du génie n’est que le reflet pâle du verbe caché; mais si ces manifestations nous sont à nous autres impossibles à cause de la faiblesse de nos natures, l’amour, l’aspiration nous y renvoie, elle nous pousse vers lui, nous y confond, nous y mêle. On peut y vivre; des peuples entiers n’en sont pas sortis, et il y a des siècles qui ont ainsi passé dans l’humanité comme des comètes dans l’espace tout échevelées et sublimes.

-Les gens légers, bornés, les esprits présomptueux et enthousiastes veulent en toute chose une conclusion; ils cherchent le but de la vie, et la dimension de l’infini ; ils prennent dans leur pauvre petite main une poignée de sable et ils disent à l’océan : «Je vais compter les grains de tes rivages.» Mais comme les grains leur coulent entre les doigts, et que le calcul est long, ils trépignent et ils pleurent. Savez-vous ce qu’il faut faire sur la grève ? Il faut s’agenouiller ou se promener.

On fausse toujours la réalité quand on veut l’amener à une conclusion qui n’appartient qu’à Dieu seul. Flaubert

-Le succès est une conséquence et ne doit pas être un but.

-Quand on écrit bien, on a contre soi deux ennemis : 1° le public, parce que le style le contraint à penser, l’oblige à un travail; 2° le gouvernement, parce qu’il sent en nous une force, et que le pouvoir n’aime pas un autre pouvoir. Les gouvernements ont beau changer, monarchie, empire ou république, peu importe ! l’esthétique ne change pas. De par la vertu de leur place, les agents, administrateurs et magistrats, ont le monopole du goût.

Gustave Flaubert

Citations extraites de « Pensées », un recueil de fragments extrait de la correspondance de Flaubert, publié aux éditions Paris (1915).

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