Une explosion simultanée, au Liban, de bipeurs utilisés par le Hezbollah a fait hier douze morts et près de 2.800 blessés. Le parti libanais accuse Israël d’être « entièrement responsable ». Aujourd’hui ce sont des talkies-walkies qui ont explosé, à travers le pays, faisant pour le moment trois morts et des dizaines de blessés. Focus.
Une attaque terroriste à distance d’une ampleur inédite, attribuée à Israël, a plongé le Liban dans le chaos ce mardi 17 septembre. L’explosion programmée des « bipeurs » en plein aprés-midi, visant vraisemblablement les cadres du Hezbollah, a entraîné un grand nombre de victimes civiles.
Selon un bilan du ministère de la Santé libanais, douze personnes ont été tuées et près de 2 800 blessées, dont 200 dans un état critique. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a également dénombré au moins quatorze blessés en Syrie.
Une « violation de la sécurité et de la souveraineté libanaises »
« Aux alentours de 15 h 30, plusieurs bipeurs ont explosé parmi les employés de différentes unités et institutions du Hezbollah », a déclaré le parti chiite libanais dans un communiqué. Pendant plusieurs heures, les hôpitaux de Beyrouth, la capitale libanaise, ont été submergés de blessés.
Selon un bilan des autorités sanitaires libanaise, douze personnes ont été tuées et près de 2 800 blessées, dont plusieurs enfants. Le Hezbollah a accusé Israël d’être « entièrement responsable » de ces explosions et a promis un « juste châtiment ». Les autorités libanaises ont dénoncé une « violation de la sécurité et de la souveraineté libanaises ».
L’ambassadeur iranien au Liban, Mojtaba Amani, a été « blessé superficiellement » dans l’explosion de son bipeur, selon un communiqué de l’ambassade. L’Observatoire syrien des droits de l’homme a également signalé au moins quatorze blessés en Syrie.
Des milliers de bipeurs commandés récemment
Cette tuerie s’inscrit dans une nouvelle montée des tensions entre Israël et le Hezbollah, engagés dans une guerre d’usure depuis que l’organisation libanaise a commencé à lancer des roquettes sur le nord d’Israël en octobre 2023, en soutien à la population palestinienne bombardée à Gaza.
Plus de 600 personnes ont été tuées au Liban par les tirs israéliens, dont 141 civils. Côté israélien, 24 soldats et 26 colons ont été tués. Selon le New York Times, plusieurs milliers de bipeurs, modèle AR924 de l’entreprise taïwanaise Gold Apollo, ont été commandés par le Hezbollah et livrés ces derniers mois.
Le recours aux bipeurs, un système de communication rudimentaire, fait partie du retour aux vieilles méthodes préconisées par le Hezbollah depuis le début de la guerre, avec les messages codés et l’utilisation du réseau de communication privé qu’il a mis en place dans les années 2000.
L’ONU dénonce une violation du droit international
Le président iranien, Massoud Pezeshkian, a estimé que les explosions simultanées de bipeurs utilisés par le Hezbollah au Liban devraient faire « honte » aux pays occidentaux, notamment aux États-Unis, alliés d’Israël :
« Cet incident a montré une fois de plus que, même si les pays occidentaux et les Américains prétendent rechercher un cessez-le-feu, en pratique, ils soutiennent pleinement les crimes du régime sioniste »
Le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, Volker Türk, a déclaré que « le ciblage simultané de milliers de personnes, qu’il s’agisse de civils ou de membres de groupes armés, constitue une violation du droit international des droits de l’homme ».
Le département d’État américain a assuré que les États-Unis n’étaient « pas au courant » à l’avance des explosions, exhortant l’Iran à éviter tout acte aggravant les tensions dans la région. La réplique du Hezbollah est attendue, avec une déclaration de son chef, Hassan Nasrallah, prévue pour le jeudi 19 septembre.
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