L’armée israélienne, en pénurie d’effectifs, connaît de plus en plus de défections parmi ses réservistes mobilisés à Gaza et au Liban. Après plus d’un an de guerre destructrice, beaucoup développent des troubles de stress post-traumatique tout en continuant à nier les massacres perpétués contre les Palestiniens. Focus.
Selon l’armée israélienne, le pourcentage de réservistes a baissé de 20 % depuis le début du génocide à Gaza. Tsahal a reconnu publiquement une baisse de motivation parmi ses réservistes. Le Bureau de réinsertion du ministère israélien de la défense indique que près de la moitié (43%) des soldats blessés, accueillis dans les centres de rééducation, souffrent de stress post-traumatique.
Stress, suicide et détresse psychologique
Dans un témoignage diffusé par la radio de l’armée israélienne, un réserviste déclare : « Si je suis rappelé, je vais y réfléchir à deux fois avant de me présenter, c’est trop dur pour moi ». Un burn-out général s’empare d’une large partie des militaires israéliens mobilisés à Gaza et au Liban.
Selon le Bureau de réinsertion du ministère de la Défense, cité par des médias israéliens, environ 43 % des soldats blessés accueillis dans les centres de rééducation souffrent de stress post-traumatique. Des cas de suicides et de détresses psychologiques sont également évoqués.
L’armée israélienne minimise le phénomène, tout en admettant que certains soldats en état de stress post-traumatique retournent au combat. « Certains sont retirés, mais pour d’autres, le plus important est de continuer comme avant », affirme-t-elle. Une approche « jusqu’au boutiste » qui contribue à l’aggravation des troubles parmi les militaires.
L’absence d’empathie pour les palestiniens
Dans un article du Monde, des soldats israéliens témoignent de leur expérience tout en taisant les massacres d’enfants et de femmes palestiniennes. « Ils [les Palestiniens] n’ont pas d’uniforme, on ne sait pas qui est l’ennemi, la tension était très forte, on ne se reposait pas, on ne mangeait pas », racontent-ils.
Pour relativiser la cruauté militaire d’Israël à Gaza, beaucoup n’hésitent pas à présenter la mort volontaire de civils comme des « dommages collatéraux ». L’absence d’empathie des Israéliens face aux souffrances des Gazaouis résulte non seulement d’une propagande intérieure massive mais aussi d’un sentiment intrinsèque.
Référence biblique et déshumanisation
Le Palestinien n’est pas perçu, aux yeux de nombreux Israéliens, comme un semblable à respecter. Dans l’esprit de beaucoup d’entre eux, il est un descendant d’Amalek, un adversaire absolu voué à la destruction.
Amalek, dans la tradition biblique, est un peuple qui a attaqué traîtreusement les Hébreux juste après leur sortie d’Égypte, et qu’Israël doit effacer jusqu’au souvenir. Cette diabolisation va au-delà de l’hostilité militaire : elle vise à déshumaniser l’ennemi.
Le ministre israélien de la Défense, Yoav Gallant, a incarné cette attitude dès le 9 octobre 2023, en déclarant : « Nous luttons contre des animaux humains, et nous agissons en conséquence. » En réduisant les Palestiniens à une horde de bêtes à anéantir, l’armée israélienne justifie le génocide menée à Gaza depuis un an.
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