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Dégradation de la santé mentale des jeunes : une affaire d’état ?

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Le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge s’alarme de la dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents en France. Dans un avis adopté, le 22 novembre, la structure appelle à améliorer la prise en charge des plus jeunes. Explications.

Dans un avis adopté vendredi dernier, le Haut Conseil de la famille, de l’enfance et de l’âge sonne l’alerte sur la dégradation de la santé mentale des enfants et des adolescents en France. Les chiffres sont inquiétants : un sondage Ifop récent révèle qu’un jeune sur deux (48%) âgé de 11 à 24 ans a déjà vécu un épisode dépressif. Le Haut Conseil appelle à améliorer la prise en charge des jeunes.

Explosion de la consommation de psychotropes

Les alertes des pédopsychiatres, instances publiques et associations, se multiplient ces dernières années concernant le défaut de prise en charge des plus jeunes.

En 2023, un rapport du Haut Conseil a révélé une explosion de la consommation de psychotropes par les enfants et adolescents, avec une hausse de 62 % pour les antidépresseurs, 155 % pour les hypnotiques et sédatifs, et 48 % pour les antipsychotiques entre 2014 et 2021.

Ces chiffres inquiétants peuvent s’expliquer par « une meilleure détection des troubles, la libération de la parole sur des violences entraînant des psycho-traumatismes » et « l’apparition de nouveaux troubles comme l’éco-anxiété et le cyberharcèlement » selon Emmanuelle Rémond, présidente de l’Union nationale des familles et amis de personnes malades (Unafam).

Une attente interminable pour une prise en charge

En septembre, Santé publique France a signalé une nette augmentation des passages aux urgences ou chez SOS Médecins des 11-17 ans pour lésions auto-infligées, intoxications médicamenteuses et idées suicidaires, contrairement aux années précédentes.

L’attente pour obtenir un rendez-vous dans un Centre Médico-Psychologique pour Enfants et Adolescents peut durer plus d’un an. « Une éternité pour un enfant » selon Emmanuelle Rémond.

Dans ce contexte, le Haut Conseil à la Famille s’inquiète du risque que les prises en charge soient remplacées par de simples prescriptions de médicaments « y compris faute de capacité à répondre et dans des délais raisonnables de la part d’un système de soins en grande difficulté ».

Prise de médicaments et suivi psychiatrique

Les médecins généralistes, première porte d’entrée du soin, « réadressent peu les enfants vers des spécialistes », observe Emmanuelle Rémond. Elle ajoute que « certaines prises en charge sont inadéquates, avec des jeunes recevant directement des prescriptions de psychotropes sans suivi psychiatrique ».

Les troubles psychiques apparaissant majoritairement entre 15 et 25 ans. L’association soutient la création de lieux dédiés à la prévention ciblée pour offrir des soins immédiats aux troubles émergents. « Cela permet d’éviter des prises en charge pour. des comportements très graves comme des tentatives de suicide », plaide l’Unafam.

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