Depuis plusieurs mois, Israël accélère la démolition des maisons palestiniennes annexées dans Jérusalem. Mercredi 13 novembre, les autorités israéliennes ont notamment procédé à la destruction du centre communautaire d’Al-Bustan, financé par la France. Explications.
Depuis le 7 octobre 2023, une accélération de l’annexion israélienne est en cours à Jérusalem-Est. L’association israélienne de défense des droits de l’homme, Ir Amim, a compté 154 maisons détruites par les autorités israéliennes depuis le début de l’année dans ce quartier palestinien. Parmi ces destructions figure le centre de l’Association Al-Bustan, situé dans le quartier de Silwan, financé par la France.
Un centre associatif soutenu par la France
Les autorités israéliennes, qui gèrent la partie palestinienne et annexée de Jérusalem-Est, ont détruit le 13 novembre dernier le centre communautaire d’Al-Bustan, jugeant sa construction « illégale ». Créé en 2012, le centre était soutenu par le gouvernement français et par vingt et une collectivités locales françaises.
Au fil des années, plus d’un demi-million d’euros avait été investi pour soutenir cette structure où un millier de jeunes du quartier palestinien se rendaient périodiquement pour s’entraîner à divers sports et se rencontrer.
La démolition de ce centre, financée par la France, « s’inscrit dans le cadre de la politique de colonisation israélienne qui est illégale au regard du droit international » et constitue une menace pour « la solution à deux États et le statut de Jérusalem » , a expliqué Christophe Lemoine, le porte-parole du du ministère français.
L’annexion juive s’accélère à Jérusalem-Est
Une source diplomatique estime que la décision de détruire le centre communautaire d’Al-Bustan n’est pas « lié à la France » mais révèle, plus largement, une indifférence de la communauté internationale face à la politique coloniale du gouvernement israélien visant à transformer les quartiers palestiniens par des vagues de démolitions.
Depuis le 7 octobre 2023, cette tendance s’est accélérée à Jérusalem-Est. Parmi environ 150 maisons, 124 ont reçu un « ordre de destruction », obligeant les propriétaires à démolir eux-mêmes leur domicile. Amy Cohen, de l’organisation Ir Amim, s’alarme de cette situation :
« Pendant que la communauté internationale a les yeux fixés sur Gaza, le gouvernement israélien peut tirer parti de ces circonstances pour mener des changements irréversibles à Jérusalem-Est. Cela fait des années qu’ils voulaient engager toutes ces transformations. »
Paris demande des comptes
La démolition du centre de l’Association Al-Bustan, situé dans le quartier de Silwan à Jérusalem-Est, ne passe pas inaperçue pour l’État français. Paris a demandé des comptes aux autorités israéliennes, à fait savoir le ministère des Affaires étrangères.
Le jeudi 14 novembre, le consulat français de Jérusalem avait également exprimé son indignation après la démolition de plusieurs bâtiments situés dans le quartier de Jérusalem-Est.
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