Encore une agression islamophobe dans les Bouches-du-Rhône. Mardi matin, une femme de confession musulmane et voilée – tout juste sortie de chimiothérapie – été violemment frappée au visage par une responsable du supermarché Lidl, à Marignane. Son voile a été arraché et son téléphone brisé. Une plainte a été déposée. Zoom.
Ce mardi matin, une femme musulmane de 42 ans, sortant d’une chimiothérapie, a été violemment agressée dans un magasin Lidl par une responsable de l’enseigne à Marignane. Alors qu’elle quittait le magasin, la quadragénaire a été insultée et attaquée « gratuitement » par l’employée, qui lui a arraché son voile et porté plusieurs coups au visage. La victime a déposé une plainte pour violences volontaires et dégradation de bien.
« Qu’est-ce que tu as Belphégor ? »
La scène s’est déroulée en milieu de matinée au Lidl de Marignane. La quadragénaire, de confession musulmane et voilée, s’apprêtant à quitter le magasin, est interpellée par une responsable du magasin. L’employée l’invective immédiatement sur sa tenue : « Qu’est-ce que tu as Belphégor ? ».
Sentant la situation s’envenimer, la victime sort son téléphone pour filmer la scène. À ce moment-là, la responsable lui arrache l’appareil des mains et le brise sur le sol. Des coups d’une extrême violence pleuvent, aussitôt, sur la victime. Son voile est arraché. La victime explique :
« Elle saisit mon foulard sur ma tête et l’arrache. Elle m’agrippe et me frappe sous l’œil droit. J’ai le visage en sang et une plaie de 5 cm. Je sors d’une chimiothérapie et je venais de recevoir des soins. Je lui dis que je suis malade, je lui demande d’arrêter et j’essaie de remettre mon voile »
Requalifier l’affaire en agression islamophobe
Dépêchés sur place, les pompiers ont transporté la femme à la clinique de Marignane. Elle a reçu deux jours d’ITT et a confié au quotidien « La Provence » avoir « le visage figé, tuméfié, et des spasmes » ainsi qu’une « suspicion d’hémorragie intracrânienne ».
La victime a déposé une plainte pour violences volontaires et dégradation de bien. Cependant, selon son avocate, ces qualifications ne sont pas suffisantes. L’avocate a déjà demandé au parquet de requalifier l’affaire en attaque islamophobe.
« Il y a, à mon sens et de manière objective, deux circonstances aggravantes : l’état de vulnérabilité ainsi que l’appartenance, vraie ou supposée, de la victime à une ethnie, une nation, une prétendue race ou une religion déterminée », a-t-elle affirmé.
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