L’Algérie, comme d’autres pays du Maghreb, fait face à une fuite continue de ses élites diplômées vers l’Occident. Un phénomène inquiétant alimenté par un manque de perspectives, une précarité économique et une reconnaissance professionnelle limitée. Des solutions pour enrayer cet exode sont plus que nécessaire. Explications.
L’Algérie, longtemps perçue comme un pays riche en ressources naturelles grâce à ses exportations de pétrole et de gaz, connaît un autre type d’exportation plus inquiétant : celle des cerveaux. Médecins, ingénieurs et intellectuels quittent de plus en plus le pays pour l’Occident, privant l’Algérie d’un capital humain conséquent. Ce phénomène symbolise un exode massif de la jeunesse diplômée.
Un vide difficile à combler
L’Algérie connaît une accélération de la fuite des cerveaux, avec des milliers de médecins et ingénieurs opérant désormais en Europe. Ce phénomène, alimenté par le manque de perspectives, la précarité économique et une reconnaissance professionnelle insuffisante, laisse un vide immense et difficile à combler.
Le vide laissé est immense, difficile à combler, car les générations futures voient, elles aussi, leur avenir ailleurs. Ce « gazoduc humain » pourrait devenir un levier de transformation si l’Algérie investissait autant dans son capital humain que dans ses ressources naturelles.
Investir dans son capital humain
L’Algérie possède un immense potentiel humain, mais pour le valoriser et le retenir, elle doit reconnaître cette ressource et mettre en place des politiques concrètes. La diaspora algérienne, riche de talents et d’expertise, pourrait notamment jouer un rôle clé dans le développement national si des initiatives de réintégration, de coopération et d’échanges sont activées.
En capitalisant sur leur expérience et leurs réseaux, ces compétences exilées pourraient devenir un levier puissant pour l’économie et la société algérienne, à condition que leur retour soit activement encouragé.
L’Algérie fait face à un choix décisif : investir dans son capital humain pour garantir une économie durable ou continuer à perdre ses talents au profit d’autres pays, aggravant sa dépendance aux hydrocarbures.
L’exemple de la Tunisie
La Tunisie, elle-même confrontée à une fuite des cerveaux croissante, propose d’ailleurs une mesure inédite pour freiner le phénomène : un projet de loi visant à « instaurer un mécanisme de remboursement partiel des frais d’études universitaires pour les diplômés en médecine et en ingénierie qui choisissent de travailler à l’étranger ».
Selon des médias locaux, cette loi prévoit que les diplômés, travaillant à l’étranger, remboursent 50 % des frais de leurs études, sauf s’ils reviennent travailler en Tunisie dans les cinq ans. Les fonds récupérés seraient réinvestis dans l’enseignement supérieur, Cette mesure pourrait être incluse dans la loi de finances 2025.
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