Des étudiants pro-palestiniens ont empêché, mardi dernier, la tenue d’un conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg. Le conseil devait voter le rétablissement d’un partenariat avec l’université israélienne Reichman. le directeur de Sciences Po Strasbourg a déploré « une atteinte à la démocratie universitaire ». Zoom.
Des étudiants ont interrompu, mardi dernier, le conseil d’administration de Sciences Po Strasbourg qui devait voter le rétablissement d’un partenariat, suspendu en juin, avec une université israélienne. Le conseil d’administration de l’IEP de Strasbourg devait voter une contre-motion soutenant le maintien du partenariat avec l’Université Reichman, soutien du génocide à Gaza. La contre-motion sera de nouveau soumise au vote le 18 décembre.
Un partenariat déjà suspendu en juin
En juin, l’accord permettant les échanges universitaires entre Sciences Po Strasbourg et l’Université Reichman a été gelé à la suite d’une délibération, en raison « des positions très problématiques de l’université Reichman concernant ce qu’il se passe à Gaza ».
Demandé par la direction de l’IEP, le nouveau vote n’a finalement pas eu lieu. Une cinquantaine d’étudiants ont interrompu le conseil d’administration en s’y invitant alors que l’établissement débattait du dégel des échanges d’élèves entre les deux établissements. Vincent Dubois, professeur à Sciences Po Strasbourg, présent lors des débats, précise :
« Une cinquantaine d’étudiants de Sciences Po, considérant qu’il s’agissait là d’une pratique non démocratique, a choisi d’intervenir et d’empêcher la tenue de ce conseil d’administration, demandant le retrait du vote de cette contre-motion. »
Le directeur de Science po dénonce la mobilisation
« Grâce à la mobilisation des étudiants et des étudiantes, la séance a été levée et la motion rétablissant le partenariat avec une université sioniste ne sera pas votée aujourd’hui. », indique un message publié, mercredi dernier, sur la page Instagram de SciencesPro_Palestine.
Dans un communiqué, Jean-Philippe Heurtin, directeur de Sciences Po Strasbourg, a dénoncé un conseil d’administration « perturbé » et a fustigé une « atteinte à la démocratie universitaire ». Un nouveau conseil d’administration sera très prochainement organisé afin que les débats puissent se poursuivre « dans un climat plus serein ».
Pressions et menaces contre les professeurs
Les élèves de Sciences Po mobilisés reprochent également au directeur Jean-Philippe Heurtin d’avoir cédé à la pression des médias et des réseaux sociaux concernant le partenariat suspendu avec l’Université Reichman. Selon Simon Levan, membre de Solidarit’Étudiante, « certains professeurs ont reçu plus de 400 mails les appelant à revenir sur cette décision [de suspension] ».
Le professeur Vincent Dubois insiste qu’il ne s’agissait pas d’une position générale visant « à boycotter une université israélienne simplement parce qu’elle est israélienne », mais cet établissement apporte « un soutien indirect à la guerre en cours et joue le rôle d’un instrument du soft-power gouvernemental israélien ».
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