Depuis le retrait de la mission de l’ONU il y a un an, des « atrocités » ont été commises au Mali contre les civils par l’armée malienne et son allié russe Wagner, affirme jeudi l’ONG Human Rights Watch dans un rapport. Les groupes djihadistes sont également visés par le rapport. Zoom.
Human Rights Watch a publié un rapport le 12 décembre accusant l’armée malienne, le groupe russe Wagner, et des groupes djihadistes, de nombreuses exactions au Mali après le retrait de la mission de l’ONU fin 2023. L’ONG affirme que les forces armées maliennes et Wagner ont délibérément tué au moins 32 civils au Mali depuis mai 2024. Les groupes djihadistes, notamment le GSIM et l’EI, sont quant à eux responsables de la mort d’au moins 47 civils.
Des chiffres largement sous-estimés
Human Rights Watch a dénoncé dans un rapport, publié hier, les « atrocités » commises contre les civils au Mali depuis le retrait de la mission de l’ONU. L’armée malienne et le groupe Wagner sont accusés d’avoir délibérément tué au moins 32 civils, enlevé quatre personnes et incendié plus de 100 maisons dans le centre et le nord du pays depuis mai 2024.
HRW estime que ces chiffres sont largement sous-estimés de plusieurs centaines « en raison des difficultés pour mener des recherches » dans ces régions, estime le rapport. Ilaria Allegrozzi, chercheuse sur le Sahel, précise :
« Depuis le départ de la Minusma, il y a un an, il est extrêmement difficile d’obtenir des informations complètes sur les exactions, et nous sommes très inquiets à l’idée que la situation soit bien pire que rapportée »
Les sources du rapport
Depuis un coup d’État militaire en 2020, la junte malienne a expulsé les forces françaises et s’est alliée au groupe russe Wagner, présent dans le pays depuis fin 2021. En décembre 2023, les Nations Unies ont aussi mis fin à leur mission de maintien de la paix de dix ans au Mali, connue sous le nom de MINUSMA.
Le rapport de Human Rights Watch est basé sur des témoignages, des sources informées, et des analyses d’images satellites et de réseaux sociaux. L’ONG a communiqué ses conclusions au gouvernement malien, mais n’a reçu aucune réponse.
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