Une étude de la BBC, publiée ce mercredi, révèle que Meta a fortement restreint la visibilité des médias palestiniens tout en mettant en avant les contenus des médias israéliens. Une censure assumé par l’entreprise, qui évoque « des mesures temporaires » prises dès le début de la guerre entamée par Israël à Gaza. Zoom.
Selon une enquête, menée par les journalistes de la BBC et publiée ce mercredi, le groupe Meta – propriétaire de Facebook et d’Instagram – a drastiquement restreint la visibilité des médias palestiniens dès le début de la guerre menée par Israël à Gaza. Paradoxalement, les médias israéliens analysés auraient vu leur « engagement » augmenter. Meta a confirmé l’existence de cette censure.
Un taux d’engagement volontairement limité
Les journalistes de BBC News Arabic ont analysé des données sur la visibilité des médias palestiniens, israéliens et arabophones avant et après le 7 octobre 2023. Leur enquête révèle que Meta a considérablement restreint la visibilité des médias palestiniens dès le début de la guerre à Gaza.
L’entreprise a également durci la modération des commentaires sur les comptes palestiniens. Selon la BBC, les pages Facebook de vingt médias palestiniens opérant depuis Gaza ou de la Cisjordanie ont perdu 77 % de leur engagement public depuis le 7 octobre.
Par exemple, les vues du compte Facebook de Palestine TV ont chuté de 60 %, malgré ses 5,8 millions d’abonnés. En revanche, les vingt médias israéliens analysés ont vu leur engagement augmenter de 37 %.
Meta assume cette censure « systémique »
Un employé de Meta, sous couvert de l’anonymat, a révélé à la BBC que l’algorithme d’Instagram avait été modifié dès la semaine suivant le 7 octobre. Meta a confirmé cette limitation, affirmant qu’elle était nécessaire pour faire face à un « pic de contenus haineux ».
L’entreprise assure que sa politique de modération est depuis revenue à la normale, bien qu’aucune information ne permette de confirmer ce retour à la normale à ce stade.
Ce n’est pas la première fois que la politique de modération de Meta est accusée de partialité vis-à-vis de la colonisation israélienne en Palestine. En décembre 2023, l’organisation Human Rights Watch (HRW) avait dénoncé une censure « systémique » des posts propalestiniens sur les plateformes de Meta.
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