La résiliation du contrat d’association avec le groupe scolaire Al Kindi, décidée par l’Etat, laisse les musulmans de France sans aucune école privée musulmane. Le communiqué de Musulmans de France à lire sur Mizane.info.
La fédération Musulmans de France exprime sa vive inquiétude et son profond désarroi face à la décision récente de résilier le contrat d’association entre l’État et le groupe scolaire Al Kindi de Décines. Cette décision marque une étape supplémentaire dans un processus inquiétant de marginalisation des établissements privés musulmans.
Avec cette résiliation, plus aucun lycée musulman n’est désormais en contrat d’association avec l’État. Une situation unique et potentiellement discriminatoire au regard des établissements scolaires d’autres confessions religieuses et des réseaux laïcs, qui disposent de leurs propres établissements sous contrat. Une grande majorité des établissements scolaires confessionnels en France bénéficient de ce partenariat avec l’État, garantissant ainsi l’égalité des chances et le droit, pour les familles, de choisir l’établissement scolaire correspondant à leurs convictions.
Nous dénonçons avec fermeté :
1. La poursuite d’une politique de résiliation ciblée : Ce retrait s’inscrit dans une logique qui semble vouloir anéantir les réussites des projets éducatifs portés par les Français de confession musulmane, contribuant ainsi à la fragilisation de leur avenir.
2. Un frein à l’intégration des structures éducatives : Cette décision met à l’arrêt tout effort d’institutionnalisation et d’intégration des structures musulmanes dans le paysage éducatif français, renforçant ainsi un sentiment d’exclusion.
3. Un message inquiétant et stigmatisant : Cette décision envoie un signal alarmant aux citoyens de confession musulmane, leur laissant entendre que, contrairement aux autres confessions établies, ils ne peuvent prétendre à des établissements scolaires sous contrat avec l’État.
4. Un risque accru de séparatisme et de repli communautaire : En privant les musulmans de structures éducatives reconnues et contrôlées par l’État, cette décision alimente paradoxalement les risques de séparatisme qu’elle prétend combattre. En marginalisant les initiatives légales et conformes aux valeurs républicaines, elle pousse les familles musulmanes à se tourner vers des alternatives non contrôlées ou à se sentir exclues du cadre institutionnel.
La stigmatisation systématique des établissements scolaires musulmans est non seulement injuste, mais également contre-productive pour l’ensemble de la société.
Face à cette situation, la fédération Musulmans de France appelle :
– à un dialogue transparent avec l’État, basé sur les principes républicains d’équité et de respect.
– à une mobilisation collective de tous les acteurs concernés et des familles pour défendre leurs droits.
– à une vigilance accrue contre toute discrimination qui pourrait renforcer la marginalisation des citoyens musulmans dans leur propre pays.
Nous réaffirmons notre attachement aux valeurs de la République et notre volonté de contribuer positivement à la société française, mais nous refusons catégoriquement que les musulmans de France soient laissés pour compte dans des domaines aussi fondamentaux.
Le 10/01/2025