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Mayotte : des étudiants en architecture restaurent la mosquée d’Antanabe

Des étudiants de l’école d’architecture de La Réunion ont participé à une immersion sur le site de la mosquée historique d’Antanabe, située à Poroani sur l’île de Mayotte. Aux côtés de l’agence Building for Climate, spécialisée dans la préservation du patrimoine, ils ont contribué à la restauration de l’édifice religieux, endommagé par le passage du cyclone Chido. Zoom.

Pendant cinq jours, en janvier, sept étudiants en troisième année de licence à l’école d’architecture de La Réunion ont découvert la mosquée historique d’Antanabe, un édifice de 134 ans situé à Mayotte. Cette immersion leur a permis d’explorer un patrimoine unique et de participer à sa préservation.

Fondé à la fin du XIXe siècle

Rebâtie en 1930, la mosquée s’élève sur un site de cinq hectares dans les ruines d’un village shibushi fondé à la fin du XIXe siècle.  « Ce sont des gens qui ont migré à cause des guerres tribales à Madagascar, ils se réfugiaient ici », explique Soulaïmana Balahache, habitant de Poroani.

« J’avais déjà vu ce genre de mosquée à la télé, mais là, être en plein dedans, c’est une exclusivité », souligne un étudiant sur place. L’édifice a été gravement endommagé par le passage du cyclone Chido. « Il y avait un ancien toit, [le cyclone] Chido a tout emmené, la mosquée est restée nue », raconte Ahamada Mari, charpentier du village, qui supervise les travaux de restauration.

Les étudiants, accompagnés par l’agence Building for Climate, spécialisée dans la préservation du patrimoine face aux aléas climatiques, ont apporté leur contribution. « On va essayer de rajouter une charpente et mettre des bâches pour la protéger des intempéries », détaille une étudiante.

Retour d’expérience au Conseil départemental

De retour à La Réunion, les étudiants ont présenté leurs propositions de reconstruction aux élus du Conseil départemental, en s’appuyant sur des maquettes et des plans en 3D. Leurs idées pourront servir de base aux projets de rénovation et d’adaptation aux risques naturels.

Leurs travaux ont été encadré par Ning Liu et Nicolas Jobard, cofondateurs de Building for Climate, qui les ont emmenés sur trois sites clés de Mayotte : le bidonville de Doujani, le village de Poroani avec sa mosquée centenaire, et la commune de M’tsangamouji. Ning Liu précise :

« La reconstruction de Mayotte ne s’arrête pas au mois de janvier ou de février 2025. L’idée est que ces initiatives se poursuivent dans les prochaines années et que les étudiants puissent revenir. Mais il faut avoir un soutien des institutions pour structurer ces échanges dans la durée. »

« Je compte revenir travailler à Mayotte »

L’initiative a été saluée par le Conseil départemental. « C’est un projet qui correspond à ce que nous voulons faire à Mayotte. L’agence ne vient pas avec un modèle ou une idéologie qu’elle veut appliquer sur le territoire, elle cherche à comprendre le fonctionnement des habitants pour proposer des projets éco-responsables », souligne la conseillère départementale Hélène Pollozec.

Les étudiants, eux, ne comptent pas en rester là. Beaucoup souhaitent revenir à Mayotte, voire s’y installer une fois diplômés. « Je compte revenir travailler à Mayotte », affirme une des apprenties architectes. « On ne peut pas reconstruire Mayotte en cinq jours, donc quand on sera diplômé, on pourra faire ce projet comme il se doit ».

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