L’Union africaine (UA) a adopté, lors de son 38e sommet qui s’est tenu les 14 et 15 février, une résolution sur les réparations liées à l’esclavage et à la colonisation. Intitulée « Justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine à travers les réparations », la résolution a été retenue comme thème de l’année 2025 pour l’Afrique. Zoom.
Le 15 février, l’Union africaine (UA) a adopté une résolution présentée par le Ghana et soutenue par l’Algérie, intitulée « Justice pour les Africains et les personnes d’origine africaine à travers les réparations ». Cette décision marque une première dans l’histoire de l’UA, qui a choisi d’en faire le thème central de l’année 2025 pour l’Afrique.
Une résolution majeure et historique
Monique Nsanzabaganwa, vice-présidente sortante de la Commission de l’UA, a qualifié cette initiative de « moment historique », soulignant qu’elle permettra « de rendre à l’Afrique ses droits légitimes et renforcer ses revendications légitimes ».
D’après le média Africa Inside, cette avancée représente « une étape majeure dans la construction d’un front africain uni pour porter ces revendications sur la scène internationale ». The Guardian confirme cette analyse en soulignant que c’est la première fois que l’UA place la question des réparations au cœur de ses priorités.
Dans cette résolution, adoptée lors du 38e sommet de l’organisation panafricaine, l’UA reconnaît spécifiquement l’esclavage, la traite négrière et la colonisation comme des crimes contre l’humanité et des génocides commis à l’encontre des peuples africains.
Faire bouger la communauté internationale
Cette déclaration pourrait avoir des implications juridiques et politiques importantes, notamment en matière de réparations et de restitution des biens culturels. Les États membres de l’UA sont ainsi encouragés à prendre des mesures concrètes pour obtenir la reconnaissance de ces crimes et de leurs conséquences.
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Les réparations ne se limitent pas à des compensations financières, mais englobent aussi des politiques de rééquilibrage économique, éducatif et social. L’UA entend également établir un cadre juridique international condamnant formellement ces crimes.
« Le monde ne doit jamais oublier »
Lors du sommet, Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, a insisté sur le fait que « le monde ne doit jamais oublier que l’Afrique a été victime de deux injustices historiques majeures : la colonisation et la traite transatlantique des esclaves ». Selon lui, « il est temps que des cadres de justice réparatrice soient mis en place ».
Cette reconnaissance officielle répond à une demande de longue date de la société civile africaine et de la diaspora, qui militent depuis des décennies pour la réparation des injustices du passé. Elle ouvre ainsi la porte à de nouvelles discussions sur les modalités de réparation et de réconciliation.
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