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Le doomscrolling : un phénomène qui a des conséquences sur notre cerveau

Le quotidien de certaines personnes, accrochées à leur smartphone, apparaît désormais envahi par ce défilement compulsif qui inonde les écrans d’un flux ininterrompu de vidéos et d’images. Les conséquences sur la santé mentale et émotionnelle de ce phénomène (le doomscrolling) commencent à être en effet bien documentées et ce n’est pas très encourageant. Le retour de la rédaction.

Qui n’a pas passé un temps précieux, sur son smartphone, à faire défiler frénétiquement un flot continu d’informations, d’images et de vidéos ? Ce phénomène n’est pas un hasard, c’est ce que l’on appelle le « doomscrolling », un défilement sans fin des publications sur les réseaux sociaux.

Des entreprises exploitent notre attention cérébrale

Les effets de ce phénomène sur la santé mentale et émotionnelle sont désormais bien documentés, comme l’explique le Pr Craig N. Sawchuk, professeur en psychologie à la Mayo Clinic de Rochester (États-Unis). Il affirme que le « doomscrolling » affecte la santé mentale en amplifiant les émotions négatives telles que la dépression, l’anxiété, la colère et le dégoût.

Cela s’explique par le fait que le cerveau a une tendance naturelle à prêter attention à ce qui est menaçant ou nouveau, exactement ce que les réseaux sociaux exploitent. Les entreprises du numérique exploitent le système de récompense dopaminergique du cerveau pour capter l’attention des utilisateurs.

Tristan Harris, ancien éthique chez Google, a averti le Congrès américain en 2019 que ces plateformes « créent une course vers le bas du tronc cérébral » pour capter l’attention en jouant sur la dopamine et la peur.

Maintenir notre cerveau en éveil

Ces contenus, nourris par les algorithmes des plateformes, sont conçus pour maintenir notre cerveau « en éveil » sur de longues périodes. Plus nous sommes exposés à ce contenu négatif, plus notre humeur se dégrade. On peut ainsi se retrouver à se sentir déprimé, anxieux, irrité ou tendu.

Le temps consacré à ce défilement nuit aussi à des activités plus « saines » pour notre bien-être mental et physique, telles que discuter avec des proches, jouer, marcher à l’extérieur ou même simplement dormir.

Les personnes accros au contenu numérique subissent des « changements structurels dans le cerveau » et une « réduction de la matière grise ». Certains chercheurs parlent même du risque d’une « démence numérique » chez les jeunes.

Lire sur le sujet : L’impact nuisible des smartphones sur la santé mentale des jeunes

Une dégradation de notre mémoire

Une étude de 2022, publiée dans la revue Health Communication et relayée par The Guardian , montre que 16,5% des 1100 participants présentent une consommation d’information « gravement problématique ». Parmi eux, 74% ont signalé des problèmes de santé mentale et 61% ont signalé des problèmes physiques.

Des institutions prestigieuses comme l’Université d’Oxford, la Harvard Medical School et le King’s College London ont observé les effets des réseaux sociaux sur notre mémoire, notre attention et notre cognition. Les études révèlent une réduction des capacités d’attention, des processus de mémoire et de cognition sociale.

En 2018, une étude a démontré sur une décennie que les réseaux sociaux diminuent la mémoire et l’attention. Le Dr Gloria Mark, de l’Université de Californie, a observé cette dégradation, notant que la durée moyenne d’attention sur un écran était passée de 2 minutes 30 secondes en 2004 à 47 secondes en 2018.

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