Grâce au télescope James Webb, des astronomes ont annoncé, ce jeudi, avoir identifié les signes les plus prometteurs à ce jour d’une possible vie sur une exoplanète. Bien que ces indices soient jugés crédibles, ils restent toutefois au-dessous du seuil de signification statistique considéré comme « crucial » par les scientifiques pour valider une découverte. Zoom.
C’est une avancée scientifique non négligeable. Ce jeudi 17 avril, des astronomes ont révélé avoir identifié les « indices » les plus prometteurs à ce jour d’une éventuelle vie sur une planète située en dehors de notre système solaire. Une exoplanète, située dans l’atmosphère K2-18b localisée à 124 années-lumière, est envisagée comme un potentiel monde océanique, propice à l’existence de formes de vie microscopiques.
« C’est le cas le plus solide à ce jour »
Grâce au télescope spatial James Webb, une équipe de chercheurs britanniques et américains a repéré dans l’atmosphère de K2-18b des traces de composés chimiques considérés comme des « biosignatures » possibles, c’est-à-dire des marqueurs pouvant être associés à la vie.
Sur Terre, des substances comme le sulfure de diméthyle et le disulfure de diméthyle sont exclusivement issues d’organismes vivants. « Ce que nous voyons pour le moment, ce sont des signaux suggérant une activité biologique possible au-delà du système solaire », a déclaré Nikku Madhusudhan, astrophysicien à l’université de Cambridge.
« Pour être honnête, c’est le cas le plus solide à ce jour pouvant évoquer la présence de vie », a t-il ajouté tout en insistant sur la nécessité de nouvelles observations pour confirmer ces éléments.
Des scientifiques découvrent des preuves de vie sur une planète située à 124 années-lumière de la Terre
— Renard Jean-Michel (@Renardpaty) April 17, 2025
Il s'agit de l’exoplanète K2-18b. Grâce au télescope spatial James Webb, les scientifiques de l'Université de Cambridge ont pu détecter dans son atmosphère deux composés… pic.twitter.com/fuRb7peWa4
Les scientifiques appellent à la prudence
Même si les signaux observés sont désormais plus nets, ils n’atteignent pas encore le seuil statistique exigé pour valider formellement une découverte, ce qui pousse certains scientifiques extérieurs à l’étude à appeler à la prudence.
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Déjà en 2023, le télescope James Webb avait identifié du méthane et du dioxyde de carbone dans l’atmosphère de K2-18b, une première pour une exoplanète située dans la « zone habitable », où l’eau liquide pourrait exister.
À la même période, de légers indices de sulfure de diméthyle avaient été enregistrés, incitant les chercheurs à observer à nouveau la planète. Cependant, ces signaux restent en dessous du seuil critique de signification statistique.
Des précédentes annonces « erronées »
Sara Seager, professeure en sciences planétaires au MIT, appelle à garder un certain recul. Elle rappelle que des erreurs passées ont été commises sur la détection de vapeur d’eau dans l’atmosphère de K2-18b. Selon elle, Mars, Vénus ou des satellites comme Encelade, lune de Saturne, représentent des candidats plus plausibles à l’existence de vie dans notre propre système solaire
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