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France : les dessous de l’incarcération de l’universitaire Mahdieh Esfandiari

Mahdieh Esfandiari, traductrice iranienne diplômée en langue française, est incarcérée depuis près de deux mois à la prison de Fresnes. Elle est accusée d’« apologie du terrorisme » en raison de publications pro-palestiniennes sur Telegram. Sans nouvelle de sa ressortissante pendant plusieurs semaines, l’Iran a appelé, début avril, le gouvernement français à « clarifier » le motif de son arrestation. Zoom.

Mahdieh Esfandiari, traductrice iranienne et enseignante à l’université Lumière Lyon 2, a été interpellée le 28 février à Lyon, où elle réside depuis huit ans. Poursuivi par le Parquet national antiterroriste (PNAT) pour « apologie du terrorisme », en lien avec le génocide en cours à Gaza, elle a été placée en détention provisoire le 2 mars à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne.

L’Iran demande des « clarifications »

C’est sur la base de publications sur l’application Telegram exprimant un soutien au Hamas et dénonçant le génocide israélien à Gaza, que le parquet de Paris a mis en examen la traductrice iranienne pour « apologie du terrorisme ». Les autorités françaises n’ont toutefois pas rendu publics les messages précis à l’origine de ces poursuites.

Début mars, sans nouvelles d’elle, sa famille a alerté les autorités iraniennes. Le 10 mars, lors d’un point presse, le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Esmaïl Baghaï, s’est exprimé publiquement sur l’affaire :

« Nous n’avons pas encore pu obtenir d’informations précises sur sa situation de la part des autorités françaises compétentes et l’accès consulaire n’a pas été autorisé. Nous espérons que le gouvernement français donnera au plus vite accès à ce dossier et clarifiera les raisons de l’arrestation de cette citoyenne iranienne. »

Le droit à un procès équitable

Pendant près d’un mois, les autorités françaises sont restées silencieuses, refusant de transmettre des informations concrètes à l’Iran. Ce n’est que le 12 avril qu’elles ont officiellement confirmé la détention de Mahdieh Esfandiari.

Lire sur le sujet : Marc Trevidic critique « l’usage dévoyé de la loi » sur l’apologie du terrorisme

La famille de Mahdieh Esfandiari a qualifié les accusations de dénuées de fondement et a mandaté l’avocat Nabil Boudi, pour la représenter devant le tribunal. Lundi dernier, l’avocat a publié une déclaration concernant l’incarcération de sa cliente :

« Le cabinet veillera avec la plus grande vigilance au respect des droits fondamentaux de Mme Mahdieh Esfandiari Jaliseh, au premier rang desquels le droit à un procès équitable et la liberté d’expression, tels que garantis par la Constitution et les obligations internationales de la France »

Un influenceur également arrêté

Parallèlement, ce mardi 22 avril, le journaliste et influenceur franco-iranien, Shahin Hazamy, suivi par plus de 140 000 abonnés sur Instagram, a été interpellé à son domicile par les forces de l’ordre françaises. Depuis plusieurs semaines, il s’était fortement mobilisé pour défendre Mahdieh Esfandari. 

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