Le journaliste saoudien Jamal Khashoggi a été assassiné dans l’enceinte du consulat de son pays.
Yasser Louati est militant et président du Comité Justice et Libertés (CJL). Dans un billet écrit au vitriol, que nous reproduisons avec son autorisation, Yasser Louati revient sur les conditions de l’assassinat du journaliste saoudien Jamal Khashoggi et sur ce que cet assassinat dit, sur le plan politique et religieux, de notre monde.
« Pour avoir critiqué le régime saoudien, le journaliste Jamal Khashoggi a été enlevé, torturé, tué et son corps découpé pour être transporté.
La France par le biais de son ministre des affaires étrangères Jean-Yves Le Drian ou de son président Emmanuel Macron ne dénonceront rien, pas même les défenseurs de la liberté de la presse qui défilent sur les plateaux télé et radios lorsque les victime sont blanches.
Mohammed Ben Salman comme bien d’autres tyrans sait que l’occident est à vendre, qu’il suffit de remplir les carnets de commande de ses industriels pour qu’il se taise.
Mais s’ils ont pu commettre un crime aussi barbare contre un de leurs concitoyens qui plus est, un journaliste connu à travers le monde, de quoi sont ils capables envers les pauvres et les faibles ? Les travailleurs africains et sud asiatiques ?
Je doute que Dieu ait une quelconque considération pour les lâches
Je pointe du doigt l’imposture « droit de l’hommiste » des gouvernements occidentaux à commencer par celui de la France, mais aussi le silence de bien des personnalités et organisations religieuses occidentales face à la monstruosité du régime saoudien.
Silence obtenu parce qu’il brandit le carnet de chèque pour les uns, le Coran pour les autres, quelques pèlerinages à la Mecque pour les plus loyaux et le mirage d’un dialogue interreligieux pour les plus ignares.
Ce silence est indigne si la dignité leur dit quelque chose, mais c’est surtout un silence complice qui nous renvoie à nos responsabilités individuelles et collectives en tant que citoyens, en tant que personnes.
On ne peut pas le lever les mains en public le matin pour implorer un Dieu Juste et l’après midi chanter les louanges des criminels.
Je doute que Dieu ait une quelconque considération pour les lâches. »
Yasser Louati
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