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Ahmad Zarrouq : les règles du soufisme

Ahmad Zarrouq : les règles du soufisme Mizane.info

Maître spirituel du 15e siècle, Ahmad Zarrouq a codifié les règles du soufisme dans un célèbre ouvrage. Mizane.info publie deux de ces règles essentielles : respect de la loi et diversité des voies.

La sincérité de l’orientation est conditionnée par le fait qu’elle trouve sa source dans ce qui est agréé par Dieu le Très-Haut et qu’on la réalise par ce qu’Il agrée. Le conditionné ne peut, en effet, être valide sans sa condition : Dieu dit : « Il n’agrée pas la mécréance de Ses serviteurs », il est donc nécessaire de réaliser la foi. Il affirme aussi : « Si vous êtes reconnaissants, cela vous sera agréé. » Ce qui implique qu’il faut agir dans le respect des règles de l’Islam.

Il n’y a donc pas de soufisme sans jurisprudence (fiqh), car on ne peut connaître les prescriptions exotériques de Dieu que par le biais de cette science ; et nulle jurisprudence sans soufisme, car il
ne peut y avoir d’acte valable sans une sincérité et une orientation vers Dieu.

Et les deux ne peuvent exister sans la foi, car aucune des deux sciences [soufisme et jurisprudence] ne vaut sans elle. Par conséquent, l’ensemble de ces sciences est nécessaire, étant donné leur concomitance statutaire, comme celle des esprits pour les corps.

Les esprits ne peuvent exister que dans les corps, tout comme les corps n’ont de vie que par les esprits. Comprends donc ! C’est ainsi que Mālik dit : « Celui qui suit le soufisme en négligeant la jurisprudence a commis une hérésie (tazandaqa) et celui qui apprend la jurisprudence en négligeant le soufisme a commis une transgression (tafassaqa). Mais celui qui allie les deux, est réalisé. »

Je dis que le premier a commis une hérésie parce qu’il a cru en la doctrine de la « prédestination coercitive » (jabr mūjib) qui nie la sagesse divine (ḥikma) et les statuts juridiques (aḥkām). Le deuxième a commis une transgression, car son acte manque de la véracité d’orientation qui empêche la désobéissance à Allah, ainsi que de la sincérité (ikhlāṣ) qui conditionne la validité de tout acte réalisé pour Dieu. Le troisième « est réalisé » (taḥaqqaqa) par le fait qu’il s’est établi par la Vérité dans l’attachement aux règles de la Vérité. Sache-le donc !

La diversité des voies

La diversité des voies (masālik) n’implique pas forcément la diversité des buts, mais le but peut être unique malgré la différence des voies qui mènent à lui. Ainsi, les actes d’adoration (‘ibāda), le
renoncement (zahāda) et la connaissance (ma‘rifa) sont des voies pour se rapprocher de Dieu-Vrai par Sa grâce, et elles interfèrent les unes avec les autres.

En effet, le gnostique (‘ārif) doit pratiquer les actes d’adoration, car sa connaissance ne peut être prise en considération s’il n’adore pas [par la pratique] l’objet de sa connaissance. Il lui faut également l’ascèse sinon il n’atteindra aucune vérité, car il ne s’est pas détourné de ce qui est autre que Lui.

De la même manière, celui qui se base sur les actes d’adoration a besoin d’ascèse et de connaissance, car il ne peut y avoir d’adoration sans connaissance, tout comme on ne peut être disponible pour les actes l’adoration sans ascèse. Il en est de même pour l’ascète, car il ne peut y avoir d’ascèse sans connaissance, ni d’ascèse sans pratique, faute de quoi elle devient vaine (baṭāla).

Oui ! Celui qui est plus engagé dans les actes d’adoration est un adorateur (‘ābid), s’il est plus dans le détachement, c’est un ascète (zāhid), et celui qui est dans la contemplation de l’agissement de Dieu-Vrai est un gnostique (‘ārif). Tous sont soufis ! Et Dieu est plus savant !

Ahmad Zarrouq

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