L’installation de portiques de sécurité par Tel Aviv, devant l’esplanade des Mosquées où se trouve Al Aqsa à Jérusalem, a provoqué la colère des Palestiniens qui se voient priver d’accès au lieu le plus emblématique de leur identité religieuse et nationale.
Depuis une dizaine de jours, les violences ont repris à Jérusalem. Cinq Palestiniens ont été tués, deux policiers israéliens ont trouvé la mort et 825 personnes ont été blessées, dont 26 par balles réelles, selon le Croissant-Rouge palestinien. Tout démarre au moment de l’installation par l’Etat hébreu de portiques de sécurité devant Al Aqsa justifiée selon l’administration de Netanyahu par la mort de deux policiers israéliens le 14 juillet. Des portiques interdisant l’accès au lieu saint à tous les Palestiniens de moins de 50 ans. Décidée sans concertation avec les autorités locales palestiniennes notamment le Waqf jordanien qui gère l’esplanade, la décision a provoqué la colère des Palestiniens. Des affrontements ont débuté vers les quartiers arabes de Jérusalem-est à proximité de la Porte des Lions.
Cinq bataillons militaires prêts à intervenir contre les civils palestiniens
Les Palestiniens ont afflué pour prier dans les rues, étant interdits d’entrée à la Mosquée d’Al Aqsa par des barrages policiers. Piotr Smolar, envoyé spécial du journal Le Monde, raconte : « Les forces de l’ordre ont tiré des grenades assourdissantes.
Al Aqsa est redevenu plus que jamais le symbole de la résistance palestinienne face à près de 70 années d’occupation, de répression et de violence israéliennes
Ailleurs, ils ont aussi répondu à des jets de pierre dans plusieurs quartiers arabes de Jérusalem-Est, comme Wadi Joz, Ras Al-Amud ou le camp de Qalandia. Des affrontements ont aussi eu lieu à Hébron et à Bethléem, en Cisjordanie.
Au total, selon le Croissant-Rouge palestinien, plus de cent blessés avaient été constatés en milieu d’après-midi. » 3000 policiers Israéliens campent sur place, un système de caméra intelligentes thermiques et/ou à reconnaissance faciale a été installé et cinq bataillons militaires sont en alerte, en Cisjordanie, prêts à intervenir contre les civils palestiniens. Le Waqf a encouragé les Palestiniens à se rendre devant Al Aqsa pour protester contre cette nouvelle décision restrictive des autorités israéliennes et exige un accès inconditionnel au lieu de culte, ce que refuse pour l’instant Tel Aviv. Face à la fuite en avant répressive du gouvernement de Benjamin Netanyahu, le leader affaibli de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, a dû annoncer la rupture de tous contact avec les autorités politiques et sécuritaires israéliennes.
Une extension coloniale israélienne à Al Aqsa
Du côté palestinien, on voit dans cette nouvelle initiative israélienne une étape pour la prise de contrôle de l’Esplanade des Mosquées. Le précédent du caveau des Patriarches, à Hébron, avec une division topographique entre juifs et musulmans, est dans tous les esprits. Plus que jamais, Al Aqsa est donc redevenu le symbole de la résistance palestinienne face à Israël, à près de 70 années d’occupation, de répression et de violence israéliennes, dans un contexte politique marqué par le statu quo colonial, la violation ininterrompu des résolutions internationales de l’ONU (fin de l’occupation, restitution des territoires occupés, droit au retour des réfugiés, etc), et en l’absence de toute perspective sérieuse d’établissement d’un Etat palestinien.