En visite à la Grande mosquée de Paris dans le cadre de sa campagne électorale pour les présidentielles, Anne Hidalgo a dénoncé l’amalgame entre islamisme et islam en peinant toutefois à convaincre. Mizane.info a écouté son intervention. Compte-rendu.
« J’aime cette maison, cette grande mosquée de paris qui me rappelle un peu mon Andalousie. » C’est par ces mots d’introduction que la maire de Paris et actuelle candidate à l’élection présidentielle Anne Hidalgo a pris la parole à la Grande mosquée de Paris ce vendredi 18 mars.
Une visite non dénuée d’arrières pensées électorales durant laquelle Anne Hidalgo a présenté un discours sur la fraternité, le vivre-ensemble et le caractère incontournable de la République laïque.
« Il n’y a pas de conflit entre les origines et la maison qui vous accueille, qui est la République. C’est comme cela que la France est devenue grande. Les religions n’empêchent pas cette rencontre, au contraire. La laïcité n’est pas là pour contrarier ou empêcher une liberté, au contraire. Elle est là pour permettre à chacun d’exercer cette liberté. »
La lutte contre les extrêmes
Après avoir souligné l’importance de la fraternité républicaine, la maire de Paris, accompagnée de l’ancien ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve et du recteur de la GMP Chemsdine Hafiz, a mis en garde son auditoire contre le danger des extrêmes en France. Extrémisme politique et islamisme ont été successivement renvoyés dos-à-dos.
« Je suis préoccupée par ce que je vois (…) les haineux, les extrêmes. La fraternité c’est l’humanisme, c’est reconnaître la différence de l’autre, de ne pas en être inquiété. Ces haineux voudraient mettre à terre cette valeur de la fraternité sans laquelle nous ne pourrions pas vivre ensemble en prenant des boucs-émissaires, en essayant de créer des amalgames entre cet islamisme radical politique qui n’est pas l’exercice d’une religion. Cet islamisme combat les valeurs de la République. Et nous ne sommes pas dupes. Les musulmans sont des boucs-émissaires. »
Anne Hidalgo a donc appelé à « combattre tous les extrémismes ensemble, y compris celui de l’extrême droite ou de l’extrême gauche. »
Dénonçant une fausse campagne hantée par de faux sujets (immigration, islam), l’élu de la capitale a rappelé la responsabilité de ceux qui portent une vision « d’affrontement » et non de « concorde ». Une « vision étriquée d’une France qui n’a jamais existé », a-t-elle ajouté.
Un discours sans conviction
Après plusieurs sorties contre l’islamisme radical et le terrorisme, Anne Hidalgo a fait quelques allusions rapides sur la formation des imams et le devoir de lutter contre le racisme pour que la fraternité se traduise en actes, en recommandant de s’appuyer sur les symboles de la présence musulmane et de son apport dans la République.
Au final, la candidate à l’élection présidentielle a peiné à électriser l’assistance au terme d’un discours éculé, plat et indigent.
A l’image d’une classe politique en manque d’inspiration et de conviction, Anne Hidalgo a réussi comme beaucoup d’autres candidats à défaire instantanément ce qu’elle énonçait parlant de laïcité dans une mosquée à quelques jours du premier tour de la présidentielle. Ou dénonçant l’amalgame entre islamisme et islam, tout en contribuant à l’alimenter à force d’y insister copieusement dans son discours.
Un discours peu convaincant qui explique sans doute en partie les 3 % d’intentions de votes auxquels l’élue est crédité.