Edit Template

Bruno Retailleau : « A bas le voile ! »

Derrière la lutte contre l’islamisme, un alignement sur l’extrême droite israélienne. Organisé au Dôme de Paris par l’association #AgirEnsemble, proche du réseau Elnet (European Leadership Network), le rassemblement « Pour la République, la France contre l’islamisme » a rassemblé plus de 2 000 personnes. Le voile et l’islam ont été ciblés.

Si l’événement se présente comme une défense des valeurs républicaines, les prises de position des organisateurs et intervenants révèlent une ligne bien plus radicale : un soutien inconditionnel à la politique israélienne et une stigmatisation de l’islam, du voile et de la gauche.

Un événement piloté par le lobby pro-israélien Elnet

Déclarée comme groupe d’intérêt, la branche française d’Elnet promeut un discours aligné sur celui de Benjamin Netanyahu et de l’extrême droite israélienne. Selon Mediapart, elle organise depuis 2017 des voyages en Israël pour une centaine de responsables politiques français (LR, macronistes).

L’association #AgirEnsemble, présentée comme une vitrine d’Elnet, affiche pourtant des objectifs républicains : « pour la France, les valeurs républicaines, la sécurité, la vérité ». Mais son président, Arié Bensemhoun, adopte une rhétorique bien plus clivante :

« Ceux qui sont principalement responsables de ces agressions contre les juifs sont, aujourd’hui, les islamistes, les extrémistes de gauche et les wokistes. » « La République est écartelée entre les pro-Hamas et ceux qui combattent l’islamisme et le wokisme. »

Bruno Retailleau et la diabolisation de l’islamisme

Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, a été chaleureusement applaudi pour un discours sans concession : « En France, il n’y a qu’un seul communautarisme, un seul séparatisme qui menace la République, c’est l’islamisme. » « Aujourd’hui, le séparatisme se double d’une autre forme de djihadisme, c’est l’entrisme. »

Il a également visé La France Insoumise, dénonçant un « double visage » de l’antisémitisme : « celui de l’islamisme » et « un autre visage, politique, celui des Insoumis ». « Honte à l’extrême gauche française », a-t-il lancé. Sur le voile dans le sport, sa position est tranchée : « Le voile ne sera jamais une marque de la liberté car c’est un vrai marqueur de la soumission. »

Manuel Valls et le récit d’une guerre civilisationnelle

Parmi les intervenants, Manuel Valls a repris une rhétorique qu’il avait déjà exprimée en 2023 : « Israël est en première ligne face à l’islamisme (…) Si Israël tombe, nous tombons. » Cette vision, partagée par Elnet, assimile le conflit israélo-palestinien à une lutte globale contre l’islamisme, justifiant un soutien sans faille à la politique israélienne.

Une offensive contre la gauche et les critiques d’Israël

Plusieurs intervenants, proches du Printemps républicain, ont ciblé la gauche et les défenseurs de la cause palestinienne : Fadila Maaroufi (militante) : « La seule chose que les musulmans regrettent, c’est qu’Hitler n’ait pas terminé ce qu’il a commencé. » Florence Bergeaud-Blackler (proche de Zemmour) représentait son think tank Cerif, financé par le projet Périclès, connu pour ses liens avec la droite radicale.

L’avocat Thibault de Montbrial (CRSI) et d’autres intervenants ont défendu une ligne ultra-sécuritaire, associant islamisme et « islamo-gauchisme » comme principales menaces.

Un meeting au service de quelle République ?

Si l’événement se revendique républicain, son organisation et ses discours trahissent une convergence entre la droite française, le lobby pro-israélien et une vision sécuritaire radicale. La lutte contre l’islamisme y sert surtout à justifier une stigmatisation des musulmans et une criminalisation de la gauche, dans un alignement toujours plus net avec l’extrême droite israélienne.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

NEWSLETTER

PUBLICATIONS

À PROPOS

Newsletter

© Mizane.info 2017 Tous droits réservés.

slot777