Pour sa 13e édition, l’initiative « Toronto pour tous » organisée par la ville de Toronto, au Canada, sera consacrée à la lutte contre l’islamophobie dont les actes de haine continuent d’augmenter à travers le pays. Focus.
Pour contrer l’essor de l’islamophobie au Canada, la ville de Toronto a lancé sa nouvelle campagne annuelle « Toronto pour tous » sur le thème de l’islamophobie.
Afin de sensibiliser à la lutte contre les sentiments et les préjugés anti-musulmans, l’initiative, lancée lundi dernier, met en place de multiples ressources pour promouvoir le dialogue entre les habitants et faire connaitre la foi musulmane.
Eliminer l’islamophobie à Toronto
Pour sa campagne, l’initiative « Toronto pour tous », met à disposition plusieurs outils pour soutenir les personnes victimes d’actes anti-musulmans, mettre en valeur les enseignements de l’islam ou encore promouvoir les organisations communautaires de la ville.
Un site complet est en ligne avec l’ensemble des informations et documents.
Une campagne similaire avait déjà eu lieu, en 2016, suite à l’accueil massive de réfugiés syriens et des préjugés que ces venues ont engendrés. Le porte-parole de la ville souligne :
« Bien qu’il y ait eu une campagne sur l’islamophobie en 2016 au moment où le Canada et Toronto accueillaient un grand nombre de réfugiés syriens, la question de l’islamophobie continue d’être très répandue aujourd’hui. »
Selon un sondage publié en 2016, par l’Ontario Council of Agencies Serving Immigrants, seulement un tiers des Ontariens avaient une opinion positive de l’islam et plus de la moitié estimaient que le dogme islamique encourageait à la violence.
Une méconnaissance qui rend l’initiative « Toronto pour tous » plus que nécessaire. Le communiqué de la ville appelle ainsi les torontois « à confronter l’islamophobie et à l’éliminer ».
Une augmentation de 71% des crimes de haine en 2021
Selon un rapport du Comité sénatorial permanent des droits de la personne, les groupes de haine d’extrême droite et anti-musulmans se multiplient ainsi que les crimes de haine.
« L’islamophobie était profondément ancrée dans la société canadienne. » alerte la présidente du comité, la sénatrice Salma Ataullahjan.
« Le Canada a un problème. Nous entendons parler de traumatismes intergénérationnels parce que de jeunes enfants en sont témoins. »
L’institut Statistics Canada souligne que les crimes de haine déclarés à la police contre les communautés musulmanes à travers le Canada ont augmenté de 71 % rien qu’en 2021.
Pour rappel, en 2021, quatre membres d’une famille musulmane ont été tués, renversés volontairement par un homme avec son véhicule dans l’Ontario.
En 2020, un gardien de mosquée avait été tué dans la région de Toronto. Trois ans plus tôt, six hommes furent assassinés dans une mosquée au Québec.
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