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Charles III, un roi ouvert au monde et à la spiritualité musulmane

Le roi Charles III

Actuellement en visite d’État en France, le roi Charles III se distingue par son ouverture sur le monde. Son inclinaison particulière pour la spiritualité et le monde arabo-musulman font du nouveau roi une figure d’exception face à la droite conservatrice anglaise de plus en plus identitaire. Focus.

En 1993, alors prince de Galles, Charles III avait prononcé un discours mémorable, intitulé « L’islam et l’Occident », au Centre d’études islamiques d’Oxford dont il fut l’un des mécènes. Il déclarait que l’islam « fait partie de notre passé et de notre présent, dans tous les domaines de l’activité humaine. Il a contribué à créer l’Europe moderne ».

Dans un autre discours en 2006, le nouveau roi critiquait la modernité en affirmant que « notre époque actuelle est celle de la désintégration, de la déconnexion [du sacré] et de la déconstruction ». Charles III n’a jamais dissimulé son intérêt pour la spiritualité traditionnaliste et la civilisation musulmane.

Une appréciation de longue date qui fait de lui une figure de haut rang qui contraste avec ses prédécesseurs et les politiciens britanniques en général.

Une dette envers le monde islamique

Son plaidoyer en 1993, depuis une tribune du Centre d’études islamiques d’Oxford, est resté en mémoire et avait agréablement surpris. Son érudition et son estime pour la contribution de la civilisation musulmane était clairement perceptible dans son discours.

« Le principe directeur et l’esprit de la loi islamique, tirés directement du Coran, devraient être ceux de l’équité et de la compassion. […] (l’islam) fait partie de notre propre héritage, ce n’est pas une chose à part. »

Le prince de Galles exposait sa connaissance profonde de l’islam et exhortait la population occidentale à voir au-delà des distorsions simplistes et caricaturales. Il soulignait que les femmes avaient obtenu, dans l’islam, le droit de propriété et d’héritage il y a 1 400 ans et avait déploré « l’ignorance occidentale de la dette de notre propre culture et civilisation envers le monde islamique ».

Figures du traditionalisme : René Guénon, Ananda Coomaraswamy et Frithjof Schuon.

Charles III décrivait les communautés musulmanes britanniques d’« atout pour la Grande-Bretagne » en considérant qu’elles apportent une « richesse culturelle pour notre nation ». Il appelait la communauté musulmane de son pays a « équilibrer sa liberté vitale d’être eux-mêmes » tout en ne délaissant pas « l’importance de l’intégration dans notre société ».

Un intérêt pour la philosophie de la Tradition

Le nouveau roi britannique s’est particulièrement intéressé aux œuvres de René Guenon, l’un des penseurs les plus importants du traditionalisme.

Malgré un anglicanisme assumé, Charles III est fortement lié à la tradition pérennialiste, cette école de pensée ésotérique du XXe siècle dont les adeptes fustigent le monde moderne et pensent que toutes les grandes religions partagent des vérités universelles. 

« Si [les traditionalistes] défendent le passé c’est parce que dans le monde prémoderne, toutes les civilisations étaient marquées par la présence du sacré […] notre époque actuelle est celle de la désintégration, de la déconnexion et de la déconstruction. »

Dans une allocution prononcée devant l’Assemblée générale de l’Église d’Écosse en 2000, le prince de Galles prévenait que notre époque « risque d’ignorer toute connaissance du sacré et du spirituel ».

Le roi Charles III et Camilla Parker Bowles

Une affection particulière pour la Palestine et le Moyen-Orient

La sympathie du roi envers le peuple palestinien est de notoriété publique. Ce n’est qu’en 2020 que le prince Charles effectue, très tardivement, sa première visite en Israël où il ne manque pas de visiter les territoires palestiniens occupés.

Il déclare, durant ce séjour, vouloir « que l’avenir apporte la liberté, la justice et l’égalité à tous les Palestiniens ». Aucun ministre britannique n’avait exprimé des sentiments similaires dans l’histoire récente. 

En 2003, selon le correspondant royal Robert Jobson, le roi s’ était opposé à l’invasion de l’Irak en exprimant en privé ses objections au Premier ministre Tony Blair. Le prince Charles affirmait que « marcher en portant une bannière pour la démocratie à l’occidentale était à la fois téméraire et futile ».

Charles III reste, notamment, très critique de la laïcité à la française. Il n’avait pas hésité à exprimer son désaccord avec les multiples interdictions faites aux femmes voilées dans l’hexagone.

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