L’histoire se répète chaque été. Cette semaine, les communes corses de Lecci et Zonza, ont émis des arrêtés anti-burkini, interdisant l’accès aux plages aux personnes « n’ayant pas une tenue correcte respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité ». La préfecture de Corse juge ces arrêtés illégaux et demande leur annulation. Zoom.
Le feuilleton français favori de l’été est de retour. Ce mercredi 7 août, les communes littorales de Lecci et Zonza (Corse du sud) ont pris des arrêtés interdisant le port du burkini. ce maillot de bain couvrant intégralement le corps et les cheveux.
Ces décisions font suite à des signalements de touristes aperçues en burkini sur les plages de ces communes, bien que ce vêtement soit légalement autorisé en France. La préfecture a demandé l’annulation de ces arrêtés.
Des signalements à l’origine de la décision des maires
Le maire de Lecci, Don Georges Gianni (divers droite), a pris la décision d’interdire le burkini sur la plage de Saint-Cyprien après avoir constaté la présence de plusieurs femmes portant ce maillot de bain. À Zonza, une employée municipale affirmé au Monde que plusieurs femmes en burkini avaient été signalées sur la plage de la Pinède.
En conséquence, les maires auraient pris la décision de prendre des arrêtés. « Il n’y a pas eu de tensions, aucune altercation. Tout s’est passé correctement, mais pour éviter que cela se reproduise à l’avenir, j’ai préféré prendre cet arrêté », témoigne le maire de Lecci.
Les arrêtés, inspirés de ceux de 2016 en plein état d’urgence, porte sur l’« interdiction d’accès aux plages et de baignade » à toute personne « n’ayant pas une tenue correcte respectueuse des bonnes mœurs et de la laïcité ».
Des arrêtés illégaux ?
Les arrêtés interdisant le burkini sur les plages de Lecci et Zonza ont surpris la préfecture de Corse, qui a demandé leur annulation, affirmant qu’aucun événement récent ne justifiait ces mesures :
« Ces arrêtés n’étant pas fondés sur la présence de troubles à l’ordre public et étant contraires à la jurisprudence du Conseil d’Etat de 2016, nous avons demandé leur retrait ou une réécriture des arrêtés »
La préfecture a menacé de saisir le tribunal administratif si le maire de Lecci maintenait son arrêté. La mairie de Zonza a annoncé jeudi après-midi avoir retiré son arrêté « en espérant qu’il ne se produise pas de trouble ».
Lecci et Zonza sont deux petites communes touristiques près du golfe de Porto-Vecchio, respectivement 2 000 et 2 800 habitants, qui voient leur population estivale augmenter considérablement, attirée par les plages de Saint-Cyprien et la Pinède.
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