En pleine guerre en Ukraine, la Russie doit également faire face à une crise démographique croissante. Le porte-parole de Vladimir Poutine, Dimitri Peskov, a déclaré que le taux de natalité du pays, à son plus bas niveau depuis 1999, était « catastrophique » pour l’avenir de la Russie. Zoom.
Le taux de natalité en Russie a atteint son plus bas niveau depuis 1999, avec moins de 100 000 naissances en juin. Ce constat suscite des inquiétudes à Moscou qui fait face à une « grave baisse de la population ».
Entre janvier et juin 2024, 599 600 enfants sont nés en Russie, soit 16 000 de moins qu’à la même période en 2023. Parallèlement, le déclin de la population s’est accéléré de 18 %, avec 49 000 décès supplémentaires enregistrés en 2024 par rapport à l’année précédente.
Un taux de natalité « catastrophique »
La population de la Russie est en déclin depuis les années 1990. En 1999, le taux de natalité était de 1,6, un niveau inférieur à celui de la Seconde Guerre mondiale. La situation s’est aggravée récemment avec la guerre en Ukraine, provoquant un exode, notamment de jeunes hommes fuyant la conscription.
En juin, le vice-premier ministre Dimitry Chernyshenko a averti que la Russie pourrait faire face à une pénurie de 2,4 millions de travailleurs d’ici 2030 si la situation ne s’améliorait pas. Nina Ostanina, responsable du comité de la Douma pour la protection de la famille, a évoqué la nécessité d’une « opération démographique spéciale » pour stimuler le taux de natalité.
En juillet, Dmitri Peskov, porte-parole de Vladimir Poutine, a qualifié le faible taux de natalité de « catastrophique » et a affirmé que sa relance était une priorité absolue pour le pays.
Un taux élevé de mortalité masculine
Dans une récente enquête, Cherta Media a examiné la crise démographique croissante en Russie. Aujourd’hui, le pays compte un peu plus de 144 millions d’habitants, avec les femmes représentant environ 54 % de la population, contre 46 % pour les hommes, l’un des écarts les plus marqués au monde.
« le taux élevé de mortalité masculine pourrait entraîner une augmentation du nombre de veuves et de mères célibataires, et si l’État n’agit pas et n’apporte pas son soutien, cela pourrait entraîner une augmentation de la pauvreté »
Environ 40 % des familles avec enfants en Russie sont composées de mères célibataires et l’espérance de vie est inférieure à celle de 2018-2019, avec un écart de près de 11 ans entre la mortalité masculine et féminine. Ce déséquilibre démographique pose des problèmes économiques futurs.
A lire aussi :
