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De grandes marques continuent d’avoir recours au travail forcé des Ouïgours

travail forcé ouïghour

Une étude réalisée par l’université de Sheffield Hallam, publiée mercredi, révèle qu’une quarantaine de marques occidentales continue de vendre des vêtements fabriqués par la minorité Ouïgours subissant le travail forcé en Chine. Focus

Ce mercredi 6 décembre, l’université de Sheffield Hallam basée au Royaume-Uni a publié un nouveau rapport révélant « qu’une quantité substantielle de vêtements fabriqués par des Ouïgours subissant le travail forcé est introduite dans l’Union européenne [UE] sans restriction. »

Depuis 2017, la Chine a parqué dans des camps d’internement la minorité Ouïghoure, majoritairement musulmane, et imposé un système de travail forcé. Plus de 3 millions de ouïghours, d’après une estimation datant de 2021, sont ainsi contraints de travailler dans des conditions déplorables. 

Le textile n’est pas le seul secteur concerné

Cantonnés initialement dans les usines du Xinjiang, les Ouïgours sont désormais transférés à travers l’ensemble des usines du territoire chinois. Le textile n’est d’ailleurs pas le seul secteur concerné par le recours au travail forcé : l’électronique, l’automobile ou encore la chimie sont des secteurs également imbriqués dans ce système industriel.

D’après le rapport, commandé par le groupe socialiste du Parlement européen, une quarantaine de grandes marques présentent des produits textiles « fabriqués par des Ouïgours soumis au travail forcé ».

« Une quarantaine de grandes marques occidentales d’habillement  présentent un risque élevé d’approvisionnement en vêtements fabriqués par des Ouïgours soumis au travail forcé »

Parmi les enseignes impliqués, et dénoncés dans le rapport, on retrouve les marques Zara, Oysho, Pull & Bear, Burberry, Calvin Klein Europe, Prada, Ralph Lauren, Hugo Boss, Guess, Helly Hansen, H&M, Levi’s, Mango, Marks and Spencer, Next, Primark ou encore les marques de sport tels que Adidas, Decathlon, Nike et Puma.

Une loi contre les produits issus du travail forcé en préparation

Les Etats-Unis ont, depuis 2022, interdit l’importation de biens fabriqués grâce au travail forcé dans le Xinjiang. Cette loi a notamment entraîné une modification des chaînes chinoises d’approvisionnement pour les réorienter vers l’Europe.

Du côté français, l’ONG Sherpa – collectif Ethique sur l’étiquette – avaient porté plainte pour « recel de crimes contre l’humanité » contre les propriétaires d’Uniqlo, de Zara, de Sandro et de Skechers. La justice française a classé l’affaire avant le dépôt d’une nouvelle plainte en 2023.

Le parlement européen prépare d’ailleurs un règlement, similaire à celui des Etats-Unis, visant à bannir du continent tous les produits associés au travail forcé dans le monde. Ce texte sera examiné, par les Etats de l’Union Européenne, le 11 décembre 2023.

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